Il était temps pour le Marshal River Bass de lever un coin de voile sur son passé. Profitant d’un dimanche familial passé autour de la table où quelques invités se remémorent « leur » guerre de Sécession, River Bass plonge dans ses pensées. Il se souvient de l’époque où il était esclave et propriété de Maître Bryce. Curieux personnage que ce dernier: exhibant son bien lors de concours de tir sur cible et n’hésitant pas à se faire remplacer par son esclave à qui il avait appris à tirer, il attire l’attention de notables fortunés. Le propriétaire joueur et désargenté avait imaginé une combine risquée pour rentrer dans ses fonds, qui allait bientôt se retourner contre lui. Au fil des albums, les aventures du Marshal sont de plus en plus sombres et violentes, à l’image d’un pays au bord du chaos qui va bientôt basculer dans la guerre civile. Entre le Django Unchained de Tarantino et le 12 Years a Slave de McQueen, Marshal Bass trace sa route, chaque histoire apportant une pierre à l’édifice qui contribue de fait à la complexité de son héros, toujours habité par ses nombreux démons. C’est puissant et sans concession. De plus, les auteurs tracent autour du corps du récit de nombreuses pistes qui apportent de l’épaisseur aux personnages secondaires. Le dessin et les couleurs sont toujours aussi impeccables.
de Darko Macan, Igor Kordey, Nikola Vitkovic, éditions Delcourt, 56 pages.
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