Aux côtés de Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar, les auteurs du Pic Pic André Shoow et de Panique au village, sont les coréalisateurs de Ernest et Célestine, responsables, dixit le producteur Didier Brunner, de la « Belgium Touch » du film. Une expérience évoquée en toute décontraction dans leur atelier saint-gillois.

Comment avez-vous été associés à ce projet?

Vincent Patar: Un projet se montait chez Les Armateurs, et Vincent Tavier (producteur au sein de La Parti Production, ndlr) est arrivé avec le scénario de Daniel Pennac. Benjamin Renner était déjà sur le film, il avait travaillé comme directeur artistique et chef-animateur sur le pilote. Bien qu’ayant consacré un an et demi au développement graphique, il voulait être assisté pour la réalisation. Après avoir lu le scénario et vu les dessins de Benjamin, il était clair que le projet tenait la route. Et pour nous, c’était l’occasion de travailler avec le scénario et l’univers de quelqu’un d’autre.

A quel niveau êtes-vous intervenus?

VP: Dans la préparation du terrain, l’écriture du story-board, la traduction du texte de Daniel en images. Des réflexions sur la mise en scène et le découpage, et jusqu’au travail de l’animatique, avec déjà une bande-son un peu brouillonne pour avoir une idée du rythme global du film. Une fois tout cela mis en place, Benjamin a travaillé avec l’équipe d’animateurs. De temps en temps, il nous envoyait des séquences, mais en gros, nous avons travaillé deux petites années avec lui pour préparer le travail de l’animation.

Stéphane Aubier: Nous partagions la même question que se posait Benjamin, à savoir comment réussir à adapter le scénario de Daniel Pennac, inspiré d’un univers où il n’y a pas vraiment d’histoires, mais plutôt des ambiances, des situations entre Ernest et Célestine, sans énormes enjeux. Daniel Pennac y a mis tout ce qu’il avait dans la tête. Il a été pas mal associé aux premières discussions pour placer les choses, être sûr qu’on sentait bien le scénario. Et ensuite, entre Benjamin et nous, c’est venu assez naturellement: on avait pas mal d’idées communes sur l’image que l’on se faisait du film. Et puis, concrètement, on a séparé le scénario écrit en séquences que l’on s’est partagées.

Y avait-il, au départ, l’idée que vous injectiez un grain de folie dans un univers qui peut apparaître cadenassé?

VP et SA: C’est un peu ce qu’on a apporté. Le fait qu’on amène des trucs plus décontractés par rapport à l’oeuvre originale a un peu décoincé Benjamin. Le scénario était une oeuvre complète de Daniel inspirée de l’oeuvre de Gabrielle Vincent. On n’a fait que continuer ce qu’il avait déjà commencé.

Que vous a apporté cette expérience?

SA: On travaille sur un petit scénario de dessin animé, et on voit que le passage par Ernest et Célestine nous a influencés. On essaye désormais que les personnages ne soient pas que déjantés et crétins, mais aussi de les faire un peu plus denses.

VP: Cela nous a aidés à ne pas avoir peur d’un peu affiner les choses.

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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