La série culte Lost a entamé sa descente mardi dernier sur ABC. à la fin, le 23 mai, on sera probablement tous perdus.

Une seule question, la semaine dernière, au boulot (sur l’air de « T’en as? »): « Alors, tu l’as vu? » Vu quoi? Jésus? Mais non, le premier épisode de l’ultime saison de Lost, pardi. Celui qui a été diffusé le 2 février aux USA, et qui a forcé Barack Obama à avancer d’une semaine un discours de politique générale important (censé être retransmis sur toutes les chaînes) afin de ne pas gâcher le plaisir des Lost addicts. Alors oui, on l’a vu. Et il était grand. Un peu genre  » Indiana Jones meets Tigre et Dragon« , mais terriblement excitant. A la hauteur en tout cas de l’espérance qui nous avait habitée 9 mois durant, les 9 mois de gestation durant lesquels nous avions dû traverser un pénible sevrage – la saison 5 s’était effectivement éteinte en mai dernier.

Les deux mondes

Qu’en raconter? Difficile de teaser sans spoiler (en bon français)… Disons alors qu’on y a vu des Asiatiques peu commodes, un mort vivant, deux vivants morts, un vrai cadavre, des velléités de vengeance, une source miraculeuse, un passé qui change de forme, un monstre de fumée vraiment très méchant…

Comment vous dites? Ridicule? Ça y est, une brèche a craquelé la terre sous nos pieds, séparant l’univers en deux parties (très inégales). Le clan des convaincus, des fans, des geeks qui sont définitivement acquis à la cause lostienne, et celui des autres. Ceux qui ont fait l’impasse sur la série, ou qui l’ont regardée d’un £il distrait, croyant avoir affaire à un Robinson Crusoé des temps modernes. Ils sont nombreux, ces impies. D’ailleurs, Lost a beau être devenu un phénomène communautaire comme la télé en a rarement accouché, ses audiences sont pour le moins étriquées – 9 millions de téléspectateurs américains pour le dernier épisode de la saison 5, soit l’équivalent d’un bon prime time sur TF1.

Il faut dire que, contrairement aux Feux de l’Amour, la série doit impérativement se déguster dans l’ordre, sans louper le moindre rendez-vous, sous peine de brouiller encore plus des pistes déjà sacrément emmêlées par ses scénaristes. Le 23 mai prochain, le chapitre se refermera définitivement pour les rescapés du crash du vol Oceanic Airlines 815.

Ce jour-là, assistera-t-on à une réunification du monde moderne? Peut-être. Voire même, sans doute. Parce qu’en ayant placé la barre si haut avec la construction d’une mythologie passionnante – qui mêle légendes grecques et égyptiennes, formules mathématiques, questionnements cosmogoniques… -, son épilogue devrait logiquement décevoir et rapprocher pro et anti- Lost. Profitons alors encore un peu de ce schisme délicieux, avant qu’il ne se résorbe. Une chose est sûre, à ce moment-là, on sera tous un peu perdus.

DE myriam leroy

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