WOLFENSTEINTHE OLD BLOOD PART EXPLORER LE CHÂTEAU NAZI QUI L’A VU NAÎTRE. UNE PLONGÉE GORE EFFICACE QUI SUIT LES PAS DE NEW ORDER, SANS DÉVIER DU CHEMIN.

Wolfenstein The Old Blood

ÉDITÉ PAR BETHESDA ET DÉVELOPPÉ PAR MACHINE GAMES, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 4 ET XBOX ONE

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Sur Escape from Butcher Bay, Starbreeze (devenu Machine Games) portait brillamment les Chroniques de Riddick derrière les manettes il y a dix ans. Gueules brisées, approche cinématographique et gameplay talentueux contrastaient avec la mauvaise réputation traditionnelle des adaptations de la toile au joypad. Cette maîtrise rare brillait à nouveau sur un événement majeur de 2014: l’exhumation du séminal Wolfenstein3D avec New Order, reboot le plus réussi (en 22 ans!) du père des FPS. Toujours entiché d’un esprit 90’s, The Old Blood replonge en pleine boucherie nazie paranormale pour expliquer les événements précédant New Order.

Un prisonnier enfermé dans l’aile psychiatrique du château de Wolfenstein pleure et confond le joueur avec son fils qu’il croit revenu du front. « Je n’arrive pas à me souvenir des cygnes qu’on allait regarder ensemble au bord du lac, seulement du reflet argenté de l’eau. » Parti en mission d’infiltration dans le ventre de cette forteresse alpine allemande, Blazkowicz (que le joueur incarne) croise une poignée de personnages secondaires brossant avec brio un tableau malsain des lieux. On est toutefois loin des formidables dégénérés que Wolfenstein New Order traînait dans son sillage. Spéciale dédicace à la SS sadique entourée de « mignons ». Et aussi au héros, habité par la mort et le chaos en plein coït.

Verticale limite

Uchronie aux relents de série B traversée de zombies, Wolfenstein The Old Blood offre surtout un tour de manège bonus aux fans de New Order. Certes, le FPS tarifé à moins de 20 euros essaie d’ajouter de nouvelles idées de gameplay. Mais rien de fondamentalement bouleversant. Parmi les rares inédits, des séances d’escalade qui permettent de trouver des salles secrètes ou de prendre l’ennemi à revers. Mais on est loin d’un level design à la Dying Lights pensé pour la verticalité. Machine Games tente même le coup du puzzle game puisqu’il bloque certains passages d’interrupteurs savants désactivant temporairement des « Supersoldaten » qui avancent attachés à des câbles électriques, comme des tramways. L’ombre des salles à débloquer de Zelda sur NES passe. Fugace.

Des cryptes, des caves à vin, un village bavarois… Le charme de Old Blood tient surtout à son esprit de « nazisploitation »qu’il injecte dans un feeling de jeu très 90’s. Toujours sous speed, son gameplay provoque des scènes spectaculaires où les soldats hurlent en allemand. Trash: des têtes de nazis explosent comme des pastèques dans un film de Tarantino. La barre de vie très partiellement « auto-régénérante » contribue à la boucherie.

Sa santé peut ainsi dépasser temporairement les 100 %, offrant au gamer des séances de carnage absolu en mode berserk. Et pas mal de game over qui condamnent vite les excès d’enthousiasme. Offrant toujours une gentille dose d’infiltration permettant d’éliminer des adversaires discrètement pour ne pas déclencher l’alarme, The Old Blood se joue comme on lit un roman de gare: avec l’envie très simple de passer un bon moment.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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