« Live In Reykjavik »

Les 23 et 24 mai 2009, Lhasa se produit sur la scène du Arts Festival de Reykjavik en Islande, sans savoir que le second soir sera celui de son ultime prestation en public: elle mourra d’un cancer du sein le 1er janvier 2010, à l’âge de 37 ans. Rétrospectivement, les treize chansons originales enregistrées lors de son ultime soirée de performeuse -et même la reprise d’un classique de Sam Cooke- sonnent comme la célébration d’un parcours voyageur dans ses géographies tout autant que dans ses émotions. Mot qui colle naturellement à la peau de Lhasa, introduisant la plupart des titres avec une frénésie enfantine contrastant avec la gravité des propos. Morceaux sur les « hommes effrayants » (Fool’s Gold), « le romantisme » (Fish on Land) ou sur la nécessité d’évacuer les douleurs (La Confession). Tout vibre dans cette sélection de ses trois albums studios, privilégiant le Lhasa éponyme sorti quelques semaines avant le passage islandais. La langue anglaise y est majoritaire mais la seule incursion en français et les trois titres en espagnol renforcent l’impression de vibrations planétaires, telluriques, portées par une enfance itinérante sur les chemins d’Amérique du Nord et du Mexique, sous la conduite de parents bohèmes. Dans un dépouillement qui évoque une religion de la simplicité transie, entre folk latino et prose pop, secondée par quatre musiciens tout aussi prompts au dépouillement -merveilleux solos de guitares- la voix de Lhasa est celle d’une ambassadrice guerroyant pour apaiser ce monde aux blessures comme aux beautés infinies.

Lhasa

Distribué par Pias.

8

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