Les Sauvages

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Idder Chaouch est un homme politique d’origine kabyle qui s’est hissé sous les ors d’une République dont il a épousé les principes et les valeurs. Arrivé au second tour de l’élection présidentielle, il ne tremble pas face au candidat de la droite raciste et identitaire: « Vous êtes le candidat de la vengeance, et moi, le candidat de la vie! » La petite phrase finit de le propulser à la charge suprême. Le soir de son élection, une fête est organisée malgré les menaces d’attentat raciste. Et c’est de la main d’un proche, Krim Nerrouche, jeune neveu de son gendre, que viendra le coup de pistolet. Adapté d’un roman de Sabri Louatah, le récit revient sur ses pas et raconte en parallèle l’histoire du clan Chaouch, promis à la réussite, et celle des Nerrouche, dans la banlieue de Saint-Étienne, faite de pis-aller, de discriminations et de refuges fondamentaux. Cette radioscopie de la société française, incarnée majoritairement par un casting issu des minorités (on notera toutefois la performance remarquable de rigidité de Marina Foïs), va probablement liquéfier les adeptes des théories fumeuses du grand remplacement. Si l’analyse de l’habitus politique et médiatique français est assez juste, les dialogues sont, eux, un peu ampoulés. Et si la vision d’un Idder Chaouch (stoïque Roschdy Zem) élu par le suffrage populaire suscite plaisir et stupéfaction mêlés, c’est que, comme cette série providentielle, elle ravive à point nommé les plaies mal pensées et mal pansées de l’Histoire contemporaine.

Série créée par Rebecca Zlotowski. Avec Roschdy Zem, Marina Foïs, Dali Bensallah.

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