Les Orphelins de François

La Scène du baiser, La Bande originale, Nous irons nous aimer dans les grands cinémas: l’oeuvre du romancier liégeois Bernard Gheur est balisée de titres traduisant une fibre cinéphile. Cette dernière irrigue également Les Orphelins de François, roman autobiographique s’épanouissant au départ de la relation épistolaire qui devait, des années durant, lier l’auteur à François Truffaut. Journaliste au quotidien La Meuse, l’écrivain se trouvait à la rédaction lorsque tomba, le soir du 21 août 1984, la dépêche annonçant la mort du cinéaste. Des circonstances douloureuses éveillant des souvenirs l’étant beaucoup moins lorsque, une vingtaine d’années plus tôt, le réalisateur des 400 coups, réagissant à la nouvelle que lui avait adressée Gheur, lui avait répondu par des encouragements, l’invitant à s' » évader de la nouvelle pour entreprendre vraiment un roman(…) ».  » La « grande évasion » que le cinéaste me conseillait devint, dès ce jour-là, mon obsession » , observe l’auteur, qui devait publier, en 1970 chez Albin Michel, Le Testament d’un cancre, préfacé par Truffaut et premier d’une série de romans auxquels Les Orphelins de François ajoute une note sensible. Bernard Gheur y revient sur sa jeunesse cinéphile, les films en 8 mm tournés à Liège comme les escapades en train de nuit à Paris sur les traces de la Nouvelle Vague, lui que la découverte de Tirez sur le pianiste le jour de ses seize ans allait métamorphoser. Plongée dans le tumulte de l’adolescence qu’il assortit d’un hommage au réalisateur de La Peau douce, encore nourri des témoignages de Madeleine Morgenstern, sa première épouse, et de Claude de Givray, scénariste de Baisers volés et Domicile conjugal, convoqués dans ces pages bercées de nostalgie.

De Bernard Gheur, éditions Weyrich, 304 pages.

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