Les Larmes du cochontruffe

La littérature des frontières -surtout de celle qui sépare le Mexique des États-Unis- regorge décidément de romans noirs hors norme. Après les « true fiction » des frères Martínez chez Métailié, après le Santa Muerte de Gabino Iglesias chez Sonatine, et après le très étonnant Mictlán de Sébastien Rutés déjà à La Noire, l’éditeur à nouveau eu le nez creux, et audacieux, en dénichant ce premier roman d’un Américain né Mexicain et qui mêle ici pleinement ses deux racines. L’écriture tout en efficacité des thrillers US et le réalisme magique et baroque de la littérature latino sont réunis dans une uchronie étrange, où le trafic de têtes réduites et d’objets d’arts amérindiens a remplacé le trafic de drogue. Et où l’anti-héros de circonstance est désormais affublé d’un cochontruffe, alias Huixtepeltinicopatl, une des divinités des Indiens Aranañas, récréé génétiquement pour être le mets d’un banquet de happy few ne se délectant que d’espèces disparues! Bien barré donc, en espérant que ce premier roman amènera en francophonie le premier recueil de nouvelles de cet auteur à suivre, dont rien que le titre fait envie: Death to the Bullshit Artists of South Texas.

De Fernando A. Flores, éditions Gallimard/La Noire, traduit de l’anglais (États-Unis) par Paul Durant, 336 pages.

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