Les Lamentations du coyote

 » Le Coyote posa son pistolet sur le tableau de bord, se prit la tête à deux mains et ferma les yeux. Puis il se mit à prier. (…) La prière terminée, il ne restait plus rien à faire, à part pénétrer dans la maison et accomplir sa mission. » Tel est Le Coyote, tiraillé entre le sang et la religion, un justicier sans nom qui parcours la frontera, entre États-Unis et Mexique, avec une mission divine: sauver des enfants, à n’importe quel prix. Sur son chemin forcément de croix, tout ce que la communauté latino compte, là-bas, de noirceur, de pauvreté et de cauchemars: passeurs, trumpistes, dealers, membres de gangs, mères éplorées, et cette foi baroque et viscérale qui recouvre le tout, sauf  » les cris des fantômes tourmentés« . Deuxième roman du Portoricain Gabino Iglesias après Santa Muerte chez Sonatine, et la confirmation que le « barrio noir » s’est trouvé une voix forte, mêlant crudité, poésie et réalisme magique. Roman peut-être trop rapide pour sa chorale de voix qui change presque à chaque page, Les Lamentations du coyote confirme ce que l’auteur nous avait dit il y a un an:  » Aux États-Unis, les auteurs d’origine latino, comme ceux des autres minorités, doivent travailler plus dur pour se faire entendre. Et crier plus fort pour qu’on écoute nos histoires. »

De Gabino Iglesias, éditions Sonatine, traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Szczeciner, 224 pages.

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