ET POURQUOI PAS RÉALISER LA PROCHAINE VIDÉO OFFICIELLE DES GIRLS IN HAWAII? LE GROUPE PROPOSE UN GRAND CONCOURS POUR « CLIPPER » CINQ MORCEAUX INÉDITS, EN PARTENARIAT AVEC LE FOCUS. À VOS CAMÉRAS!

C’était en septembre dernier. Cinq ans après leur dernier album, les Girls in Hawaii sortaient Everest. Une ascension en cordée, rude, intense, mais aussi étonnamment lumineuse, pour un retour qui faisait du bien à entendre. Le disque tenait en onze morceaux, mais cinq titres traînaient encore dans les cartons. Ce sont ceux-là que le groupe sortira le 31 mai prochain en format vinyle et sur les plateformes digitales. Dans la foulée, il en profite également pour proposer à tous les amateurs d’en réaliser les clips officiels. Les détails avec Antoine Wielemans…

Quelle est l’histoire de ces cinq morceaux?

Quand on est rentrés en studio pour Everest, on disposait d’une trentaine de maquettes. Avec Luuk Cox, le producteur, on s’est concentrés sur seize titres qu’on a complètement enregistrés, mixés, et masterisés. On savait que c’était trop et qu’il allait falloir trancher -pour des questions de redites, de longueurs, de cohérence aussi. Mais on n’avait pas envie de choisir en studio. Au final, l’album compte donc onze chansons. Mais l’idée est très vite venue de faire quelque chose autour des cinq restantes.

Vous en jouez déjà certaines sur scène…

Oui. Connection, par exemple, a directement été intégrée à la setlist des concerts -c’est le morceau qui a été le plus près de se retrouver sur l’album. On joue aussi Build A Devil depuis deux, trois semaines. Et puis, il y a également le projet de faire une mini-tournée acoustique en novembre. Ce qui nous permettra notamment de jouer d’autres types de morceaux, comme ceux présents sur le EP.

Le EP sortira en vinyle et digital. Il sera aussi accompagné de clips, autour desquels vous avez décidé d’organiser un concours. Explication?

On nous dit régulièrement que notre musique est très « visuelle ». C’est vrai que notre manière d’écrire fonctionne pas mal avec des images. J’ai fait des études de graphisme à la Cambre, Lionel a étudié la photo au 75… Pour les concerts, Oli (Cornil, photographe, et « metteur en images » des deux premiers albums du groupe, ndlr) créait du contenu visuel sur quasi chacun des morceaux. Cette dynamique nous a toujours plu: quelle vision ont les autres de notre musique?

L’idée du concours, c’est ça. Lâcher les chansons et laisser les gens délirer dessus. On a vraiment envie que chacun se sente libre par rapport aux canons du genre. Ou même par rapport à notre propre « esthétique ». Pour être clair, on espère ne pas recevoir trop de plans bucoliques tournés au milieu des champs ou dans une forêt ardennaise (rires). Au plus la proposition sera éloignée de notre image, au plus cela risque de nous exciter!

En général, qu’attendez-vous exactement d’une vidéo?

On a toujours vu le groupe comme une plateforme qui pouvait intégrer d’autres supports. Mais sans jamais vraiment réussir à s’organiser pour trouver du temps pour ça. On se faisait à chaque fois rattraper par le processus purement musical, ou même la promo. C’est un peu la frustration qu’on a pu avoir sur les deux premiers albums: dans le rush, il fallait bricoler des clips. On a voulu changer ça avec Everest. Le problème est que les choses n’ont pas pu se mettre en place avec Oli cette fois-ci. On a arrêté de bosser ensemble et du coup, on s’est retrouvés un peu paumés, sans trop savoir vers où aller. La solution, c’était de profiter de cette opportunité pour essayer des choses. Le concours, c’est un peu le prolongement de ça. C’est l’occasion de créer des ponts, de rencontrer des talents planqués, de leur offrir une vitrine, et nous, d’espérer qu’ils nous amènent un peu de fraîcheur. On n’attend pas forcément des superproductions. Cela peut être un montage de vieux films, un simple plan-séquence. Du moment qu’il y a une idée forte, intéressante.

C’est toujours important pour un groupe aujourd’hui de pouvoir proposer des clips?

Ça l’est redevenu. Personnellement, j’ai toujours adoré le format, j’ai été bercé par des émissions comme Alternative Nation sur MTV. Mais quand le groupe a démarré, les labels en revenaient un peu: réaliser une vidéo coûtait cher, et les endroits où les diffuser étaient de moins en moins nombreux. Aujourd’hui, le clip a retrouvé une pertinence. De moins en moins de gens écoutent la radio, et ont l’occasion de découvrir des musiques en marge. Un des derniers moyens est donc de passer par le Net et les réseaux sociaux. Certes, les sites de groupes ne proposent plus grand-chose -il n’y a plus beaucoup de musiciens qui ont les moyens de concevoir quelque chose d’intéressant, comme Radiohead a pu le faire par exemple, en développant une véritable expérience numérique, graphique… Mais il reste Facebook. Ce n’est pas très excitant en termes visuels, mais cela permet de faire tourner des vidéos -qu’on partage toujours plus facilement que des simples fichiers SoundCloud. Voilà un peu où on en est. C’était différent il y a cinq ans, ce le sera certainement dans cinq ans. Mais aujourd’hui, c’est un peu l’idée.

TEXTE Laurent Hoebrechts

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