Les Altruistes

Sans être parfaite, la famille Alter tenait plus ou moins debout tant que la mère, Francine, dispensait autour d’elle son affection. Mais depuis qu’un cancer l’a emportée, rien ne va plus. Les liens entre Arthur et ses deux grands enfants se sont d’ailleurs rapidement distendus. Indécrottable égoïste qui n’a jamais digéré le fiasco d’un projet humanitaire en Afrique dans sa jeunesse et voit à présent sa carrière universitaire déjà peu glorieuse prendre l’eau, il ne se gêne pas pour rameuter sa fille et son fils dans l’espoir inavoué de leur soutirer de l’argent pour garder la maison luxueuse qu’il ne pourra bientôt plus payer. D’abord perplexes, Ethan et Maggie acceptent l’invitation, étape obligée pour peut-être recoller les morceaux. Et, qui sait, parvenir à se débarrasser d’un sentiment de culpabilité très classe moyenne qui a conduit l’un à une dépression chronique et l’autre à s’épuiser dans le bénévolat. Par-delà leurs différences, ces trois-là sont tiraillés entre leur individualisme et leur envie de laisser une trace dans le monde, sans pour autant avoir l’énergie et la grandeur morale pour y parvenir. Ces anti-héros s’agitent, se débattent, s’enlisent au fil d’une farce assaisonnée d’humour juif grinçant. Si Les Altruistes n’est pas le nouveau « grand roman américain » annoncé, on ne boude pas non plus son plaisir.

D’Andrew Ridker, éditions Rivages, traduit de l’anglais (USA) par Olivier Deparis, 432 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content