Leon-zack, ii

DE MONS KALLENTOFT ET MARKUS LUTTEMAN, ÉDITIONS SÉRIE NOIRE/GALLIMARD, TRADUIT DU SUÉDOIS PAR HÉLÈNE HERVIEU, 383 PAGES.

7

Le policier Zack Herry, version suédoise et moderne du mythe d’Hercule, est de retour pour un deuxième grand travail. Le premier, c’était dans Zack, qui ressort aujourd’hui en poche: une histoire de mafia turque, de masseuses thaïlandaises et de traite d’êtres humains directement et très librement inspirée du huitième travail d’Hercule (la capture des juments mangeuses d’hommes du Roi Diomède). Ce deuxième tome, baptisé Leon, fait lui référence au premier de ses douze travaux, quand il s’agissait de terrasser le lion de Némée. Un lion qui a en l’occurrence pris, dans les bas-fonds de Stockholm, les traits d’un psychopathe couvert d’une peau de fauve, et qui kidnappe et tue des enfants. Quant à Zack, il n’est plus mi-homme, mi-Dieu comme le fils de Zeus, mais bien mi-flic mi-toxico, ce qui en fait toute l’originalité. Un retour, donc, qui démarre fort puis ne ralentit guère, avec une scène sortie tout droit de Voyage au bout de l’enfer, qui voit notre héros jouer à la roulette russe dans une ambiance digne de Fight Club. Plus torturé et addict que jamais, Zack plonge à nouveau les mains et la tête dans les maux de nos sociétés contemporaines, à savoir l’immigration illégale des mineurs, la violence des jeux vidéo ou la fracture sociale béante entre riches et pauvres. Ça fait beaucoup pour un seul homme et pour un seul livre, deuxième volume d’une trilogie qui s’avère la plus anglo-saxonne des polars suédois. Ici, les références sont cinématographiques ou télévisuelles davantage que littéraires -les auteurs citent ainsi True Detective parmi leurs influences- et l’efficacité plus recherchée que le style.

O.V.V.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content