Nurten Aka
Nurten Aka Journaliste scènes

Après les Abîmes secrets de l’an dernier, zoom sur Les Sociétés du soir, thème de la 26e édition du Festival International des Brigittines à Bruxelles. Le soir change-t-il notre présence? En scènes hybrides, théâtre-danse, on traversera le couple, le groupe, la solitude, le sexe, les rituels, l’angoisse et l’ironie existentiels, et autant de décalages du réel. Fidèle et cohérent, le festival peaufiné par Patrick Bonté (nouveau directeur des Brigittines) est métaphysique et hautement poétique.  » Autour d’une idée de partage fantasmatique, explique Bonté, le festival avec des spectacles libres et créatifs abordera des sujets assez proches, nourris par l’ambiguïté, un entre-deux temps, une irrésolution des êtres…  » Atmosphère, atmosphère. L’Etrangeté des scènes est le phare du festival pour dérouter le spectateur. Au fil des éditions, un public d’amateurs et d’initiés se donne à ce rendez-vous à taille humaine, convivial et pas guindé, dans l’intimité du lieu, magnifique: la chapelle « brute » des Brigittines, accolée depuis 2007 à son double moderne, de verre et d’acier. Le festival fait le plein.

« Partage fantasmatique »

Au programme: 15 spectacles internationaux, quelques inédits, de bonnes reprises et des découvertes intrigantes comme Foutrement de la jeune chorégraphe (« prometteuse », dit-on) Virginie Brunelle. Dans une « physicalité crue…, en envolées brisées et chocs à répétitions », elle propose un trio sur le couple et sa tentation de l’infidélité. Du « spectaculaire » avec Ouvrez!, un duo chorégraphique à coups d’apéritifs, verres, bouteilles et shaker! Autre apéritif nocturne, avec Les Corps magnétiques de la Cie Mossoux-Bonté. Dans un rituel élégant, coupe à la main, 8 danseurs/danseuses déambulent de plus en plus étonnés, jusqu’à la curiosité… physique. Autre rencontre dans Motel du collectif italien Gruppo Nanou: un théâtre visuel, inspiré du cinéma en flash-back où  » un couple se croise comme des inconnus qui, sans le vouloir, partagent une intimité« . Plus « délire baroque » sera le Love/Death/Devil de l’Allemand Ben J. Riepe annonçant  » des hommes dans la féérie des bêtes« . Notons enfin la conférence dansée Je baise les yeux de la Française Gaëlle Bourges: 3 strip-teaseuses et un modérateur (tous torses nus) vont discuter du « métier », cette autre « société du soir ». Décidément, le Festival International des Brigittines enchaîne le couple aux ovnis. l

Du 18 août au 4 septembre, à Bruxelles, Chapelle des Brigittines.

www.brigittines.be

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