Myriam Leroy
Myriam Leroy Journaliste, chroniqueuse, écrivain

Les Halles de Schaerbeek accueillent la 6e édition du festival Trouble, dédié à la performance. Tour d’horizon de ses temps forts avec sa programmatrice.

Malgré les idées reçues sur la performance (qui tournent autour de son hypothétique caractère hermétique, et donc, snob), Trouble s’adresse à tous, facteurs, pompiers, bobos, jeunes, vieux… « On y tient », souligne Fabienne Verstraeten, programmatrice du festival, et accessoirement directrice des Halles. « N’importe qui peut y avoir accès, il suffit de se laisser toucher. » Se laisser concerner par cet art singulier, au confluent des arts de la scène et des arts visuels.

Facile d’accès, d’autant que cette année, il a comme thème « Trouble sentimental ». Soit l’exaltation de l’émotionnel, « de tout ce qui peut nous bouleverser, même dans des formes dites faciles, les arts mineurs mais vrais ».

Point de départ: l’ouvrage Je suis bouleversé de l’artiste Arnaud Labelle-Rojoux (considéré comme un fils spirituel de Marcel Duchamp), sous-titré Esthétique du sentimentalisme. Un livre qui interroge les hiérarchies et les références culturelles à travers l’amour et les larmes, et qui a aidé à constituer le fil rouge du festival 2010. « Il nous semblait intéressant d’aller voir chez les artistes contemporains, des formes plus douces. «  Ainsi cette performance du Britannique Franko B. , jugé jadis choquant, et qui se voltige cette fois sur une balançoire dorée, aux sons d’une berceuse. Ou encore celle de l’artiste Slovène, NataÜa Äivkovic, qui monte sur scène avec sa vieille mère, et revisite avec elle -qui la poussait pourtant à devenir danseuse classique- son enfance et le parcours qui l’a menée à la danse contemporaine.

Parmi les temps forts de Trouble, citons encore la proposition des 4×4 NON-ALIGNED, 4 anciens élèves de Marina Abramovic -la papesse du genre, à l’honneur actuellement au MoMA-, qui questionnent l’individualité et la coexistence. Ainsi que les travaux des artistes blancs sud-africains Steven Cohen et Robyn Orlin (qui mettent en scène la danseuse noire Sofiatou Kossoko), présentés au Musée royal de l’Afrique centrale lors de la soirée d’inauguration du festival, « et qui montrent que la performance est un acte très politique ».

Moins de politique que de poétique en revanche pour l’Allemand Frank Bölter, qui va plier un bateau en papier géant et le poser sur la pièce d’eau du Parc Royal. Une oeuvre qu’on peut voir en famille, contrairement à quelques autres. « On est plutôt dans un art pour adulte, il y a beaucoup de nudité, quand même. «  Un public averti l

Myriam Leroy

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content