Laissez-nous la nuit

Après la liquidation judiciaire de son imprimerie, Maxime Nedelec voit sa vie basculer lorsque la police sonne à sa porte. Un bordereau perdu, des dettes non honorées, beaucoup de malchance, la justice frappe: 24 mois de prison ferme. Aspiré par le siphon, à 56 ans, Max plonge dans la nuit carcérale.  » Panique pas Max. (…) On est en France, en 2017, pas de quoi s’inquiéter. » Pour son premier roman, la journaliste et chroniqueuse Pauline Clavière ne fait pas dans la demi-mesure. Six cents pages durant, elle démontre un savoir-faire et une maîtrise technique (construction, découpage, dialogues, flash-back) dignes des vieux briscards. C’est à la fois la réussite et la limite d’un livre: l’imaginaire tourne un peu en rond dans la cellule de 9 mètres carrés si souvent arpentée par la littérature, les séries, le cinéma – Un prophète, le film de Jacques Audiard, en tête. À travers les moments d’humanité retrouvée, d’empathie gagnée de haute lutte dans un milieu hostile, entre les trognes des caïds et les trafics en tous genre, on peine à distinguer dans ce long galop d’essai une signature de pure singularité. « Maintenant, je le sais, il existe un gène carcéral. Une modification du séquençage du génome de l’individu fait prisonnier. Et ce gène-là, on le remarque à des kilomètres à la ronde. »

De Pauline Clavière, éditions Grasset, 624 pages.

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