20.20 LA UNE

D’ EUDES SÉMÉRIA.

On ne regardera pas ce documentaire pour ses révélations: il n’en a pas. Ni pour son originalité: il accumule les poncifs ( » Diana est et reste une légende« ,  » la princesse des c£urs« ,  » la victime des tabloïds et donc du public« ,…). On visionnera Lady Di, le destin brisé d’une princesse pour se souvenir, pour commémorer, pour communier. Diana Spencer, ex-épouse du Prince Charles d’Angleterre, est morte le 31 août 1997, il y a exactement 15 ans, dans un tristement banal accident de la route.

L’enquête au sujet du crash qui a coûté la vie la princesse de Galles n’a en effet confirmé aucun des soupçons populaires et parfois délirants qui planaient à son sujet: pas de complot, de meurtre, ni de suicide. Juste un chauffeur imbibé, une voiture qui s’encastre dans un poteau et qui broie ses occupants.

Diana n’aura vécu que 36 ans. Une existence courte, mais multiple. Il y eut la jeune assistante maternelle timorée et godiche, vêtue comme un sac, intellectuellement sous-développée. Puis l’épouse modèle, celle que le peuple aurait voulu pour lui-même: douce, aimante, souriante, jolie. Ensuite, Diana, qui ne pouvait, protocole oblige, jamais prendre la parole publiquement, est devenue une icône de la mode. Elle soignait chacune de ses apparitions pour en faire un spectacle, un peu comme le fait aujourd’hui une certaine Lady Gaga -on a les élégantes que l’on mérite. Ses sorties, bientôt mitraillées par la presse people britannique (suivie pas la presse tout court), faisaient figure d’événements. Elle le savait, elle en jouait. Alors que la famille royale paraissait toute empesée dans ses principes amidonnés, la princesse dynamitait les convenances, avec une classe sans cesse renouvelée. La petite fiancée du peuple anglais terminera enfin sa vie comme pasionaria, égérie de causes humanitaires et humaines sensibles, figurant parmi les premières célébrités à étreindre et embrasser des malades du sida, contribuant ainsi à faire reculer les préjugés à propos de l’épidémie. Une foule de témoins (jusqu’au médecin qui a porté les premiers secours aux accidentés du pont de l’Alma) racontent le mythe Diana, sans l’écorner, pour une heure trente de polissage d’auréole.

M.L.

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