Lac, volcan et geyser…

© LINDA BROWNLEE

Sept ans après Everyday Robots, le pourtant hyperactif Damon Albarn dégaine enfin son deuxième album solo. en communion avec la nature.

Quelques jours après l’annonce de sa signature sur le label Transgressive Records, Damon Albarn dévoilait fin juin un premier titre de son nouvel album solo. The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows. Plus proche est la source, plus pur est le flot qui s’écoule. Hier, un vers du poète romantique anglais du XIXe siècle John Clare qui s’élevait contre la révolution industrielle et pestait contre ses dégâts écologiques. Aujourd’hui, une chanson contemplative. Et le titre d’une oeuvre orchestrale à l’origine inspirée par les paysages d’Islande.

S’il est une caractéristique qui définit Damon Albarn, outre son enthousiasme débordant malgré le poids des ans (il a quand même déjà 53 printemps), c’est bien son tempérament de globe-trotteur et son esprit voyageur. Albarn a collaboré avec des Maliens, des Nigérians, des Syriens, des Sénégalais, des Cubains, des Japonais… Il a organisé des projets caritatifs en République démocratique du Congo et monté à Paris un opéra chinois mêlant chant, acrobaties et combats d’arts martiaux. Un citoyen du monde en somme.

Cela fait des lustres, du temps de Blur déjà, que Damon Albarn a tissé des liens étroits avec l’Islande. Il y a même fait construire une maison qui donne sur la mer et les montagnes dans la banlieue de Reykjavik. Le génial touche-à-tout derrière Gorillaz et The Good, the Bad and the Queen désirait depuis longtemps embarquer un petit orchestre de chambre pour mettre en musique ce qu’il pouvait voir depuis sa fenêtre: le mont Esja, les vagues et au loin le Snaefellsjökull. Le glacier et le volcan au coeur du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne. Après quelques sessions avec un ensemble à cordes islandais, Albarn est rentré passer le confinement en Angleterre et a terminé son disque sur la fragilité, la perte, l’émergence et la renaissance dans son home studio du Devon avec Simon Tong et le saxophoniste Mike Smith.

Paysages et éléments

The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows est un disque riche et réfléchi. Sans tube ( Royal Morning Blue est le titre le plus pop de l’album) mais consistant. Mystérieux mais limpide. Majestueux et minimaliste et à l’occasion discordant et industriel ( Combustion et son saxophone fou), il a en lui la beauté des paysages et le déchaînement des éléments. La campagne verdoyante, les plages de sable noir, les geysers et les volcans.

Lac, volcan et geyser...

Il y a Particles, né d’une conversation fortuite sur les conséquences de la pandémie avec une femme arabe de Winnipeg (ou bien était-ce un rabbin américain?) dans un vol pour Reykjavik. Polaris, qui fait écho à l’étoile polaire, repère de navigation dans l’Atlantique nord. Mais aussi The Tower of Montevideo, inspiré par le Palacio Salvo ou encore Darkness to Light qui pourrait figurer sur le Sophtware Slump de Grandaddy.

Damon Albarn

« The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows »

Distribué par Transgressive Records/Pias.

7

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