La Vie intelligente

Si la dernière production d’Aurélie William Levaux se retrouve dans les pages « bande dessinée » de votre magazine favori, c’est uniquement dû au ratio illustrations/textes qui penche nettement pour les premières. Il est vrai que depuis le début de sa carrière, la Liégeoise brouille les pistes avec ses techniques mixtes mêlant traits, coloriages et broderies sur tissu: est-ce de la bande dessinée? de l’illustration? du texte? Finalement, on s’en fout, l’important tenant dans le plaisir qu’on en retire. Et du plaisir, on en trouve à la lecture de ce livre relatant, avec ce style propre à l’autrice, sa  » vie intelligente« . Car on suppose que c’est d’elle dont elle parle. Mais dans le doute, restons neutre. Le point de départ est une histoire tarabiscotée de clés USB, racontée par son petit ami. Mais les éditeurs n’en avaient pas voulu,  » pas assez cohérent« , avaient-ils argué avec des pincettes. Vexée, Aurélie l’avait pris personnellement, faisant l’amalgame avec sa situation conjugale. Et la voilà repartie sur des histoires de couples. Or donc, après sa rupture d’avec son précédent mari contée dans Sisyphe, les joies du couple, la narratrice partage à présent sa vie avec un homme appelé « Homme » ou « Néandertal ». Il est petit, a une barbe, des cheveux longs et rêve de devenir DJ r’n’b à Los Angeles. Pas très compatible avec sa demande en mariage, lui fait remarquer la « Femme », la narratrice, surtout si l’on veut que la vie soit  » intelligente« . Dans une succession de textes crus et sincères, à la logique bien particulière, l’autrice nous dévoile sa vision de la vie de famille rangée-mais-pas-trop, de peur de tomber dans la norme. C’est comme d’habitude foutraque, touchant, drôle, plein de pizzas au lit, de films à la télé, d’amour et de vie.

La Vie intelligente

D’Aurélie William Levaux, éditions Atrabile. 152 pages.

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