La Tournée

Andi Watson, parallèlement à son travail pour des comics américains autour des bodybuildés en « caleçon-par-dessus-le-collant », explore la voie des relations humaines depuis pas mal d’années. Le style graphique des débuts, façon Dupuy/Berberian, a fait place à un dessin de plus en plus délicat et fragile mais toujours dans une veine vintage. Moins tapageuse que ses précédents travaux, sa nouvelle bande dessinée quitte l’univers glamour de la presse et les pièges du couple pour nous conter les mésaventures de G.H. Fretwell, écrivain anglais moyennement connu qui s’apprête à faire la tournée promotionnelle de son dernier roman. Muni d’une feuille de route transmise par son éditeur, il est attendu pour des séances de dédicaces dans diverses librairies. La Tournée rassemble les pires cauchemars qu’un auteur puisse subir. Tout commence par le vol de sa valise. Ensuite, c’est le désert lors des séances de signatures: soit il n’y a pas de clients dans le magasin, soit ceux-ci préfèrent Sierra Umbra, le roman de la nouvelle sensation littéraire, F.P. Guise. Sans jamais se départir de son flegme britannique, notre écrivain traverse des épreuves toujours plus rudes. Cela se corse encore quand il est interrogé par la police au sujet d’une mystérieuse disparition. L’auteur nous décrit la descente aux enfers de l’infortuné avec un humour pince-sans-rire qui pourrait mettre les nerfs de certains lecteurs à l’épreuve, tant Andi Watson joue avec le nonsense, coinçant son malheureux personnage dans des situations inextricables. Heureusement, son humour « so British » sauve son héros -et le lecteur épris de justice- de la folie. L’esprit des Monty Python n’est pas loin, comme, au niveau graphique, celui d’un Sempé, d’un Pierre Le-Tan, voire d’un Saul Steinberg. C’est délicieux, accompagné de quelque scones et d’une cup of tea, of course!

La Tournée

D’Andi Watson, éditions çà et là, 272 pages.

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