La Robe de nuit

ONLIT-Editions, maison d’édition bruxelloise spécialisée en littérature contemporaine, nous propose un monologue original et poétique sur le vieillissement et l’évolution des relations qu’il entraîne. Le « je » de la narratrice observe sa mère hospitalisée à la suite d’un accident. Le « tu » à qui elle s’adresse appartient déjà par certains aspects à un autre monde, un monde surréaliste où le cerveau déconnecté de la réalité définit les mots selon une autre logique, détourne les objets de leur fonction. Dans de courtes séquences, l’auteure vole quelques instants à une intimité codée, elle écoute les souvenirs épars qui s’entrechoquent. La mère est mue par un espoir très « beckettien », le lendemain  » on viendra les chercher »… ou le surlendemain ou…  » le même espoir et pas de déception » sans cesse renouvelés. Elle étire le temps ou ce qu’il en reste en s’accrochant à des odeurs, des bruits, des images avant que le vide ne s’en empare:  » Je n’ai plus besoin que tu m’appelles. Pour t’entendre. » Véronique Janzyk excelle dans la dissection des mouvements du corps, dans le détail du geste furtif. Un texte bref, sensible, interpellant mais sans apitoiement sur le passé car la narratrice préfère s’étonner de cette métamorphose inachevée, un état de fait qui nous concerne tous.

de Véronique Janzyk, Onlit-Editions, 78 pages.

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