La Petite Géographie réinventée de Leos Carax

Plus que quelques jours avant de découvrir Annette, le sixième long métrage de Leos Carax, film chanté sur une musique des Sparks qui fera l’ouverture du 74e festival de Cannes (en attendant sa sortie belge plus tard dans l’année). Histoire de patienter, Jérôme d’Estais, auteur d’essais sur Jean Eustache, Barbet Schroeder ou Jeff Nichols, propose une passionnante plongée dans l’univers du réalisateur visionnaire des Amants du Pont-Neuf et de Holy Motors, dont il arpente la filmographie pour en établir la topographie esthétique comme narrative une quarantaine d’entrées à l’appui, qu’il fait dialoguer avec la poésie de Pierre Reverdy. L’Amérique et l’axe Est-Ouest, Le corps de Denis Lavant, Les égouts, La limousine, La nuit, Le pont, La Samaritaine, Tokyo… Cet abécédaire caraxien emprunte des itinéraires familiers mais néanmoins empreints de mystère, que l’auteur entreprend de sonder dans une succession de réflexions nourries notamment de correspondances débordant du seul cadre de l’oeuvre pour convoquer Lautréamont et Georges Franju, Joris-Karl Huysmans et Carl Theodor Dreyer, parmi d’autres. Non sans établir la singularité irréductible d’un artiste s’employant à  » sortir du programme écrit d’avance, et partir à la découverte de territoires cinématographiques inédits« . Si, comme l’écrit l’auteur à l’entrée La maison familiale, les films de Carax  » sont ce grand voyage hors de la chambre et de la maison familiale, cette errance de l’enfant ou du vieillard, de maison en maison, dans une autre famille, quitte à se perdre à jamais« , ce guide inspiré en est le précieux compagnon…

ESSAI de Jérôme d’Estais, éditions Marest, 216 pages.

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