La Loi de la mer

« En mer, toutes les vies sont sacrées… Il n’y a ni couleur de peau, ni ethnie, ni religion. C’est la loi de la mer. » Deux histoires à la fois analogues et tellement différentes s’entremêlent avec pour fil conducteur, le naufrage. Naufrages quotidiens de centaines de migrants qui débarquent à Lampedusa et naufrage d’un homme atteint de lymphome, qui sait que ses jours sont comptés. Ni polémique ni solution définitive: l’Italien Davide Enia adopte un point de vue rarement utilisé, celui des sauveteurs, des résidents de l’île désemparés devant cette tragédie humaine. À côté de ces témoignages vrais collectés pendant trois ans, il nous parle longuement de son amour de la Sicile, de sa relation difficile avec son père, cette « Sibérie affective », de la tendresse qu’il porte à son oncle qui lutte crânement contre la maladie car la mort n’est qu’une étape nécessaire de la vie, quand les souvenirs que l’on a engrangés sont lumineux. Loin du pathos lié parfois à ce type d’événement, Enia choisit la sobriété et la justesse de ton, même si une émotion communicative côtoie aussi le factuel dans des passages émouvants, éblouissants de douceur et de sérénité. Un très beau récit dans lequel un fils et son père coudoient à la fois une histoire familiale et l’histoire d’une partie de l’humanité.

de Davide Enia, traduit de l’italien, Éditions Albin Michel, 225 pages.

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