Perez sort du bois – Un peu vite pressenti comme un simple coup marketing, La Forêt, scénarisé par Vincent Perez, se révèle d’excellente facture. Confirmation aujourd’hui avec un 3e album.

De Vincent Perez et Tiburce Oger, Éditions Casterman.

On aurait pu craindre que Vincent Perez se contente de son nom et de son allure de gentleman acteur pour nous vendre une BD insipide. Il n’en est rien. Nombreux, d’ailleurs, sont les lecteurs à avoir succombé dès 2007 aux charmes de La Forêt, une histoire bâtie sur des personnages arthuriens: enchanteur, sorcière, fée, chevalier…

On aurait toutefois tort de ne voir dans son scénario qu’une énième légende imaginaire dépourvue de singularité. Même si le scénariste puise son inspiration dans des contes classiques.  » Un conte, c’est une sorte d’entraînement, nous explique-t-il. Il prépare l’enfant à aborder les belles choses de la vie et les moments difficiles. Il faut lui expliquer ces choses -la mort, la religion…-,alors autant lui faire passer tout ça dans un récit de vie. Pour les premiers volumes, je me suis basé sur les contes bretons dans lesquels on retrouve les dames blanches, les dames d’eaux, les sorcières… Ce sont des personnages qui ont des vibrations profondes. Ils font partie de l’inconscient collectif et dénotent des peurs que nous avons tous en nous. »

Un univers sombre, empreint de cruauté et de violence entremêlées de réflexions sur l’amitié, la vie, la mort, la peur… et résumées par des proverbes bretons que l’auteur sème au fil de son récit.

Le virus de l’écriture

A l’origine, la saga n’était pas censée devenir une bande dessinée et encore moins une série. L’acteur a pris la plume pour le plaisir afin, dit-il,  » de trouver le conte que j’ai en moi« .  » Je ne m’attendais sûrement pas à ça, reprend Vincent Perez. J’ai un peu attrapé le virus d’écrire des histoires dans lesquelles je suis complètement libre, sans penser aux coûts de production comme au cinéma. Il n’y a personne qui me dit qu’un tel décor coûte trop cher! Cette liberté-là me fait énormément de bien. »

Ce qui a poussé le scénariste à continuer l’aventure, c’est également la collaboration avec le dessinateur Tiburce Oger.  » Dans ce nouvel épisode, Tiburce et moi avons vraiment trouvé un équilibre entre le texte et le dessin. C’était moins vrai au début de l’aventure. Tiburce avait, par exemple, imaginé le personnage de Tatiana en rousse aux yeux bleus pourvue de gros seins. Une pin-up, quoi! Je lui ai vite dit stop… Maintenant nous avons atteint notre vitesse de croisière, nous voguons vers notre quatrième album et, pourquoi pas, un cinquième… »

Charlotte Mahieu (St.)

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