La Fiancée du pirate

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L’esprit de 1968, spécialement dans sa dimension féministe et anarchisante, s’exprime bien joliment dans ce film dénonçant l’hypocrisie des bien-pensants tout en exaltant la révolte d’une jeune femme exploitée. Marie est orpheline depuis qu’un chauffard a écrasé sa maman tout en restant impuni. Déjà victime des appétits sexuels des notables du coin, en plus de la sujétion à des travaux pénibles infligés à la mère et à la fille « généreusement » recueillies par eux, Marie va décider de se venger. Elle menace d’abord de révéler leur infidélité aux épouses de ces messieurs (il y a aussi une femme, riche fermière, parmi les abuseurs), elle renverse le rapport de pouvoir et dynamite la tartufferie ambiante… Son féminisme ardent prend des couleurs toniques dans le film de Nelly Kaplan. Bernadette Lafont, dans le rôle principal, est tout simplement magnifique! À voir et à revoir, La Fiancée du pirate est aussi un bel hommage au cinéma. Louis Malle, par amitié, y tient le (petit) rôle de… Jésus.

Comédie dramatique de Nelly Kaplan. Avec Bernadette Lafont, Georges Géret, Michel Constantin. 1969.

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