La Clairière

À onze ans, Paul tente de rassembler les souvenirs de sa mère décédée quelques années auparavant. Il vit en appartement avec son père et sa soeur de quinze ans. Au travers de photographies découvertes sous le lit paternel ou dans la bibliothèque, il tente de recoller les morceaux d’une vie louvoyant entre mensonges et non-dits. La mort de sa mère est un mystère: pour « protéger » les enfants, on leur a caché la vérité. Sa soeur, en bonne adolescente révoltée, a choisi la rébellion et passe son temps avec les petites frappes du quartier. Son père fait partie de l’équipe de nuit à l’usine de montage. Le gamin doit donc se débrouiller seul. Mêlant souvenirs, allégories et vie quotidienne, l’autrice a bâti un récit poétique où l’on découvre la vie d’une femme qui a quitté son pays natal et qui souffre d’être séparée de sa soeur adorée. Tiraillée entre sa nouvelle et son ancienne vie, elle succombe petit à petit à la mélancolie sans que personne ne s’en rende compte, et certainement pas ses enfants trop jeunes. Antonia Kühn a une formation en communication et design graphique dont elle a fait son métier. À la mort de son grand-oncle, un pan de la vie de sa famille lui fut révélé, événement qui lui a inspiré La Clairière, sa première bande dessinée. Tout en douceur, elle aborde la difficulté de se construire, d’appréhender la vérité ou la peur du trauma face à la perte d’un être cher.

D’Antonia Kühn, éditions Cambourakis, 256 pages.

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