L’Un dans l’autre

De Bruno Chiche. Avec Louise Bourgoin, Stéphane De Groodt, Pierre-François Martin-Laval. 1 h 25. Sortie: 27/09.

5

Le problème des comédies à concept est d’assurer tout d’abord un minimum de crédibilité au concept en question. On ne saurait écrire que Bruno Chiche y parvient dans L’Un dans l’autre, vaudeville à rythme élevé où des amants (trompant leurs époux respectifs par ailleurs amis) subissent sans prévenir un échange de corps. Pénélope se retrouve dans la peau de Pierre et Pierre dans celle de Pénélope au terme d’un effet spécial aussi bref que ridicule (Les Visiteurs, à côté, c’est Star Wars). Le réalisateur s’en soucie peu, se disant que ses interprètes feront vite oublier l’artifice de départ, au passage déjà utilisé -mais avec deux amis- dans The Change-Up, avec Ryan Reynolds et Jason Bateman, et surtout dans Switch de Blake Edwards, où un séducteur macho se retrouvait puni par le diable en devant vivre dans la peau d’une femme (Ellen Barkin). À Louise Bourgoin et Stéphane De Groodt de faire vivre L’Un dans l’autre. La première joue le jeu avec la drôlerie naturelle et l’absence d’inhibition qu’on lui connaît, campant les maris et père de famille avec une éloquence décalée qui fait souvent mouche. Le second, sans démériter, n’a pas le même abattage dans sa féminisation. Le scénario speedé mais truffé de clichés aligne les lourdeurs, et n’y manque pas la désormais obligatoire et opportuniste touche gay (faut vivre avec son temps, ma bonne dame!). Tout cela est sympathique, mais ne fait pas une comédie réussie. Juste une petite heure et demie d’humour potache comptabilisant plus de bas que de hauts.

L.D.

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