L’Éducation occidentale

Agent scienti?que de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Ona est en mission au Nigeria où elle doit enseigner aux agents locaux ses méthodes. La voici illico parachutée par le DSP au coeur des événements, chargée de prélever et analyser les échantillons d’une scène d’explosion dans un marché. On soupçonne Boko Haram d’être l’auteur de cet attentat. La scientifique bute sur une tête arrachée qu’elle pense être celle de son chauffeur disparu. Cette trouvaille vient gripper son être-machine, l’architecture si ordonnancée de ses pensées.  » L’absence de vie peut être un sujet d’investigation, autopsier un cadavre peut-être un moment à apprécier, se convainc-t-elle. » Bousculée au tréfonds, elle mettra alors ses compétences au service de la vérité. Roman sur l’objectivité qui prend l’ornière, sur l’humain qui surnage de l’abject, sur ce qui échappe à la conformité clinique du rationnel, L’Éducation occidentale adopte une moelle épinière forte, transversale, et déverse son flux dense, alternant les focales avec méticulosité. Il s’agit alors, pour le lecteur, de s’arrimer aux virgules suspendues comme des respirations, de se maintenir du côté des sensations pour garder le cap aux côtés d’Ona et découvrir ce qui a bien pu arriver à cet homme, dans ce territoire déchiré.

De Boris Le Roy, éditions Actes Sud, 160 pages.

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