Houleux, le couple du jeu vidéo et du cinéma pourrait s’acoquiner dans une position inhabituelle avec Peter Jackson. Point d’adaptation ludique et marketing d’un blockbuster du 7e art ici. Mais un réalisateur qui laisse (momentanément) tomber la caméra pour préférer le joystick. Actuellement occupé à la promotion de Lovely Bones, film fantastico-policier prévu le 10 février sous nos latitudes, le réalisateur du Seigneur des Anneaux a ainsi déclaré dans une interview au site aintitcool.com qu’il tirait plus de plaisir à pratiquer le médium ludique – Call Of Duty Modern Warfare 2 en particulier – qu’à regarder des films. D’autant que selon lui, le jeu vidéo maîtrise désormais les techniques de réalisation avec plus de maestria que par le passé.

Actuellement impliqué dans l’adaptation joystick du prochain long métrage de Tintin et le Secret de la Licorne (via Ubisoft) et de The Hobbit (via Warner) qu’il produit, Peter Jackson a en outre surenchéri en avouant son intention de développer des jeux originaux qui ne soient pas des adaptations de films, précisant qu’il avait des idées pour un titre stand alone. Bref, éviter les jeux marketing bâclés façon Avatar. Aucune autre information pour le moment sur ce projet mais vu le passé gaming du réalisateur nerd les esprits s’échauffent déjà sur le Net.

Transfuges

L’implication ludique du réalisateur néo-zélandais sur la trilogie du Seigneur des Anneaux d’Electronic Arts s’est ainsi prolongée avec brio sur King Kong chez Ubisoft, en tandem avec Michel Ancel. Non content de ce coup d’éclat, Jackson avait par la suite flirté avec Microsoft via Wingnut Interactive, studio créé exclusivement pour le projet d’un nouveau jeu Halo Chronicle… malheureusement avorté.

L’auteur de Bad Taste n’est évidemment pas le seul ni le premier abonné au club des réalisateurs nerds du cinéma SF et fantastique à se pencher sur le jeu vidéo. Bien avant lui, on se souvient ainsi que Georges Lucas avait enfanté un des meilleurs studios de développement des années 80 et 90 avec Lucas Arts. Plus récemment, Steven Spielberg (qui co-réalisera d’ailleurs les Tintin avec Jackson!) se fendait d’un Boom Blox aussi inattendu que jubilatoire sur Wii en revisitant les jeux de massacre forains. Tous ces transferts de talents du cinéma au service du gameplay ne sont toutefois pas toujours garants de succès. Stranglehold, suite exclusivement ludique apportée par John Woo pour son film À toute épreuve, en témoigne. A sa décharge, le fonctionnement d’un studio de développement reste beaucoup plus collaboratif et moins centré autour de la vision d’un artiste qu’au cinéma… à l’exception de rares cas comme Miyamato ou Molyneux.

Michi-Hiro Tamaï

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