Kelela

« Take Me Apart »

Distribué par Warp. En concert le 02/12 au Trix, Anvers.

8

Comment manoeuvrer quand, après avoir mis à peine le nez à la fenêtre, le vent de la hype vous emporte? Comme ce fut le cas par exemple pour Kelela (Mizanekristos de son nom de famille -d’origine éthiopienne-, née en 83 à Washington, DC). En 2013, la jeune femme sortait en effet une première « mixtape » intitulée Cut 4 Me qui la plaçait directement sous les feux des projecteurs. Et lui permettait en outre d’accrocher le train de ceux, de plus en plus nombreux, qui se proposaient de rénover le r’n’b américain, en lui faisant prendre des détours plus expérimentaux. Quatre ans plus tard, la démarche n’est plus vraiment exceptionnelle. Elle est même quasi devenue la règle. Et, à vrai dire, ce n’est peut-être pas plus mal. Pour son premier album officiel, Kelela a pu composer son propre agenda, tracer sa propre route. Soit celle d’un r’n’b infiniment lascif, rappelant par exemple Janet Jackson période Velvet Rope (Waitin’). Sans tout à fait l’égaler, Take Me Apart se pose aussi comme compagnon du Seat At The Table de Solange, paru l’an dernier -et auquel Kelela a d’ailleurs contribué. À plusieurs reprises, le producteur Arca (vu chez Björk) vient également ajouter ici sa touche fantomatique (Bluff), tandis que Romy Madley Croft (The XX) ou le Canadien Mocky (Better) sont cités au crédit de mélodies plus directement pop. Il ne faudrait toutefois pas se tromper: c’est bien Kelela qui dirige partout la manoeuvre, déroulant ses mélancolies amoureuses avec autant de vulnérabilité que de maîtrise, impressionnante pour le coup.

L.H.

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