Jim Carrey, l’Amérique démasquée

L’objet, première publication de la maison d’édition Façonnage, est aussi beau que tonitruant. Avec une couverture illustrée d’une image du graphiste barcelonais Josep Prat Sorolla évoquant l’hystérie de l’esthétique postmoderne, et des pages roses fluo, le premier livre d’Adrien Dénouette, Jim Carrey, l’Amérique démasquée, est aussi discret et mesuré que son sujet. Figure capitale du comique cinématographique des années 90, même s’il est devenu moins visible ces derniers temps, Jim Carrey est en effet l’homme qui aura déplacé le centre de gravité du comique américain -et donc de l’Amérique tout court. Soudain, avec l’apparition de Carrey,  » ce que le cinéma musclé des années Reagan s’était gardé de nous dire des Américains » faisait irruption sur les écrans, dans un éclat de rire dont le succès surprit tout le monde. Racontant cette émergence des  » crétins, puceaux décérébrés, pervers scatophiles, sociopathes onanistes, animalistes misanthropes, schizophrènes priapiques, obsédés chroniques, télévores boulimiques, chômeurs incultes, assistés un peu cons« , à travers la biographie de Carrey, l’analyse de ses films et l’Histoire d’un pays et d’une culture aimant les héros, il dresse ainsi un portrait latéral d’une époque et d’un lieu -et de son héritage. Le résultat se laisse lire comme un long article de Vanity Fair et est gorgé de photos jusqu’à la garde. Je vous en remets?

D’Adrien Dénouette, éditions Façonnage, 218 pages.

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