Sur Insta (4/8): Jean Jullien, quelque part entre Jacques Tati et Raymond Savignac

© Before Instagram Jean JuLlien, Courtesy Alice Gallery
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Chaque semaine de l’été, Focus présente un artiste visuel qui utilise Instagram comme un véritable terrain de jeu.

Avec une mère scénographe et un père versé dans la bande dessinée, Jean Jullien (Cholet, 1983) se sent autant à l’aise avec la culture savante (comprendre musées et galeries) qu’avec les pratiques populaires et commerciales. Tout le parcours de ce graphiste de formation installé à Londres en témoigne, qui passe sans difficulté d’un accrochage (à Bruxelles, il collabore avec Alice) à la réalisation d’objets (vêtements, bouteilles de vin, calendrier de l’Avent…) ou d’affiches servant à la communication de marques. Avec 1,2 millions d’abonnés, sa présence sur Instagram est plutôt significative. Celle-ci s’est envolée au moment des attentats de Paris, période où il a imaginé le logo « Peace for Paris » (une variation du symbole « peace and love » qui fait place à la silhouette de la tour Eiffel) -pudique en la matière, Jullien préfère ne pas revenir sur cet épisode dont il lui semble déplacé de tirer une quelconque gloire.

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Présent sans frénésie sur le réseau (un peu plus de 2.000 publications), le Français ne souffre pas du syndrome FOMO, lui qui n’a souscrit qu’à 67 abonnements depuis son premier post le 12 août 2012. Il reste que les contours ultra-lisibles, parfois engagés et intimistes, de ses dessins suscitent une adhésion spontanée du grand public. Ses images respirent une atmosphère bienveillante située quelque part entre Les Vacances de monsieur Hulot de Jacques Tati et la fraîcheur du travail de l’affichiste Raymond Savignac. Cela, même s’il n’hésite pas à tirer parti de son époque en s’amusant à importer ses créations dans la vraie vie ou encore à se servir du support écran pour leur conférer une dimension supplémentaire. Marquante également est l’économie de moyens à l’oeuvre. Un trait qui le rapproche aussi d’un Sempé. Il y a du « haïku graphique » dans l’univers qu’il propose. Le tout pour un registre poétique et émerveillé caractérisé par une empathie marquée pour l’homme occidental du XXIe siècle.

Sur Insta (4/8): Jean Jullien, quelque part entre Jacques Tati et Raymond Savignac
© Bald Jean Jullien, Courtesy Alice Gallery

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