Né en 1968, Jamie Hewlett est originaire d’Horsham, une petite ville anglaise plutôt prospère située à l’ouest du comté du Sussex. Graphiste et auteur de comics, il fait ses premiers pas en bande dessinée dès 1987 en imaginant Atom Tan, un fanzine qu’il réalise entre autres en compagnie d’Alan Martin alors qu’il est encore étudiant à l’Université de Northbrook. Très vite, cette feuille de chou est repérée par Brett Ewins et Steve Dillon, deux dessinateurs underground sur le point de lancer un nouveau magazine du nom de Deadline. Dès 1988, la revue en question, qui mêle comics et chroniques musicales, voit le jour. Cordialement invités à contribuer à l’aventure, Hewlett et Martin en profitent pour y diffuser les aventures de Tank Girl, une héroïne anarchiste et sexuellement explicite. Nourrie au no future et traversée d’influences punk, cette bande dessinée devient rapidement culte, au point de servir de fer de lance au magazine tout entier. Le style de Hewlett, qui doit pas mal à Brendan McCarthy, un dessinateur britannique connu notamment pour avoir livré sa version de Judge Dredd, lui offre d’autres collaborations-pochettes de disque, merchandising…- et, au fil du temps, lui ouvre les portes de médias plus diffusés comme 2000AD. En 1995, Tank Girl est adapté au cinéma par Rachel Talalay. Malheureusement, le film s’avère un échec. Un an plus tard, la parution de Deadline s’arrête en raison de la chute des ventes. Hewlett se tourne alors vers des boulots alimentaires pour la télévision et la publicité. Le hasard l’amène à partager une location avec Damon Albarn de Blur qu’il considère pourtant comme… « un branleur ». La petite histoire veut que ce soit en regardant MTV jusqu’à la nausée que les deux protagonistes de Gorillaz aient eu l’idée d’un groupe virtuel au sein duquel Hewlett aurait la charge de l’univers visuel du projet. L’idée? Réinventer la pop en se débarrassant de son habituel cahier des charges. Le tout en en démontant les rouages -célébrité, attitude…- et en s’amusant à faire jouer du dub mélancolique, du hip-hop et du rock américain à des personnages de bande dessinée. La suite? Elle est archiconnue. Elle s’ouvre en 2001 avec un album éponyme qui fait un carton et se poursuit, de succès en succès -Demon Days, Plastic Beach-, jusqu’à The Fall, album initialement réservé aux membres du fan-club, puis publié dans les marchés en avril 2011. 2016 devrait signer la fin d’un silence créatif qui n’aura duré que trop longtemps.

M.V.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content