Idulfania

En fait, Brecht Evens est un petit rigolo. Il s’était plus ou moins dissimulé derrière ses histoires étranges et merveilleuses, à la fois sombres et colorées, se déroulant toutes dans un univers plus ou moins réel et contemporain. Il nous entraîne cette fois dans le monde féerique d’Idulfania. Situé à gauche de l’horizon, il est peuplé de trolls sanguinaires, de chevaliers, de rois et de soldats, de princesses, de pirates et même d’extraterrestres. Tout ce petit monde est passé à la moulinette des Monty Python: les chevaliers se font bouffer par des écureuils, les pirates font de la poterie en attendant de voir terre et les gardes du château, de la philosophie de comptoir. Le siège de la forteresse se règle autour d’un spaghett’ bolo et l’oracle prédit l’invasion ennemie mais également le score au ping-pong. Si le rire n’était pas la première préoccupation de l’auteur, il a néanmoins toujours été présent dans ses précédentes bandes dessinées. Avec Idulfania, il est carrément mis en avant et on s’esclaffe ici franchement. Le Parisien d’adoption n’a pas oublié ses racines flamandes empreintes d’un humour faussement crétin et de non-sens. Son dessin est toujours aussi sublime, mélange subtil d’aplats de couleurs et de traits colorés laissant place à un fond tantôt blanc, tantôt noir. Parues sous forme de strips dans le magazine Bruzz entre 2009 et 2011, ces saynètes sont enfin compilées dans un format à l’italienne, pour le plus grand plaisir des yeux et des zygomatiques.

De Brecht Evens, éditions Actes Sud, 64 pages.

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