« Muses et hommes »

Sans crier gare, Grems vient de sortir un nouvel album, son neuvième. Un peu comme on « graffe » une rame de métro, endormie dans son dépôt: en contrebande, en repartant presque aussi vite qu’il est venu -une tactique que cet artiste graffiti a longtemps éprouvée… Désormais quadra, avec plus de 20 ans d’activité sur la scène hip-hop française, Michaël Eveno ne changera plus, à l’aise dans sa position d’éternel outsider vénère.

Il y a deux ans, on pensait pourtant le voir ouvrir un peu son jeu. Revenant d’une longue absence, il publiait l’album Sans titre #7, qui le replaçait sur une scène rap français en pleine bourre. L’homme est cependant têtu. Peu à l’aise dans le bling-bling et les sons club du moment, il continue à tracer son propre chemin, un pied dedans, un autre dehors. « Je veux rester vrai, c’est ça qui les effraie », explique-t-il ainsi d’emblée sur Trait. Isolé, il n’est pas seul pour autant. C’est même cet esprit collégial qui séduit sur Muses et hommes, rassemblant plusieurs habitués de la maison, eux-mêmes en marge des grosses productions hexagonales -Trankil Trankil ou Starlion, par exemple, ou encore la « femcee witch » Elea Braaz. On la retrouve par exemple sur Musée, où Grems s’amuse: « Marcel Duchamp vous a niqués, il a changé la valeur d’un bidet ». Énervé peut-être, mais en toute déconnade. Et surtout, avec cette agilité à rebondir sur des productions juteuses, trouvant leur propre modernité, entre influences old school soulful ( Le Chat haret), grime grésillant ( P.R.A.F.), et dance trouble ( Whatsupdoe).

Grems

Distribué par Gremsindustry.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content