Gordon Koang

© Luke Byrne

« Unity »

Apparemment star de la musique sud-soudanaise (ses morceaux comptent sur YouTube des centaines de milliers de vues), Gordon Koang était au beau milieu d’une tournée internationale quand il décida en 2014 de ne pas rentrer au pays. À l’époque, l’artiste avait toutes les raisons de craindre pour sa vie. Le conflit faisait rage au Soudan et son peuple, les Nuer, se retrouvait exterminé dans des pogroms. Alors que sa femme et ses six enfants trouvaient refuge en Ouganda, fuyant la guerre civile, Koang refusait de monter dans un avion, demandait la protection humanitaire et s’installait dans la banlieue de Melbourne. Depuis son arrivée au pays des kangourous, lunettes noires sur ses yeux aveugles et scarifications sur le front comme le veut la coutume, Kong n’avait plus sorti le moindre disque jusqu’à l’an dernier. Enregistré avec son cousin et quelques musiciens locaux, Unity a vu le jour sur Music in Exile, une structure qui assiste les artistes loin de chez eux et promeut la diversité australienne. Le « Michael Jackson du Soudan du Sud » comme certains l’ont baptisé chante et joue du thom, sorte de lyre à six cordes.  » Une main ne peut pas applaudir mais deux peuvent amener le son… » Si Unity n’est pas un album politique, Gordon Koang y appelle les différentes ethnies de son pays à s’entendre et célèbre le lien entre un musicien et son public, le besoin pressant de retrouver sa famille. L’an dernier, il avait déjà exhorté les demandeurs d’asile à garder foi et patience (il a enfin reçu un visa permanent). La violence menace actuellement de famine plus de 60 000 personnes au Soudan du Sud. Chanté dans sa langue maternelle, en arabe et en anglais ( Stand Up Clap Your Hands), Unity est un disque d’espoir, d’amour et de foi. Une collection de chansons socialement engagées, dansantes et colorées.

Gordon Koang

WORLD Distribué par Music In Exile.

7

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