Get Out

De Jordan Peele. Avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener. 1 h 44. Dist: Universal.

7

Petit film fauché qui passe les stéréotypes de race à la moulinette horrifique, Get Out a électrisé l’Amérique: champion du box-office la semaine de sa sortie en salles, culminant à du 99 % de satisfaction critique sur les agrégateurs de référence de type Rotten Tomatoes, adoubé par le réalisateur de The Exorcist William Friedkin… Si on n’ira certes pas, à l’instar d’un journaliste singulièrement exalté du New Yorker, jusqu’à comparer son réalisateur Jordan Peele à Luis Buñuel (sérieux…), force est de reconnaître que ce petit objet pop a du chien. « Ce n’est pas parce que vous êtes invité que vous êtes le bienvenu« , prévenait l’affiche du film. À l’écran, la vérité est à la fois plus complexe et largement plus tordue que cela. Couple interracial semblant filer le parfait amour, Rose et Chris décident d’officialiser leur relation auprès des géniteurs de la première le temps d’un week-end hors du temps où l’on fait grand cas de la couleur de peau du second. Construite en un crescendo de vicieuses bizarreries, la suite excelle dans l’ambiguïté et le malaise tandis qu’elle louvoie entre audaces narratives et propositions formelles d’une rare pertinence -une vraie mise en scène de l’état d’hypnose, par exemple. Nerveux, malin, stylé, forcément un peu roublard, Get Out ose les ruptures de ton assez radicales, quitte à friser ponctuellement le grand-guignol dégénéré -à l’heure des délires suprématistes que l’on sait, après tout… Fin alternative, scènes coupées, commentaires audio, plongées dans les coulisses du film et séance de questions-réponses avec Peele et ses acteurs en bonus Blu-ray.

N.C.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content