Gens de Bergen

par Tomas Espedal, éditions Actes Sud, traduit du norvégien par Terje Sinding, 160 pages.

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Primé et nominé en Norvège, son pays d’origine, et en Scandinavie, l’écrivain Tomas Espedal « poursuit ici son voyage littéraire et existentiel« , proclame la quatrième de couv. En effet, de New York à Berlin en passant par l’Italie, l’Albanie… ou Bergen, son écriture autocentrée révolutionne autour de sa personne, des querelles qu’il entretient avec des écrivains norvégiens, de la beauté des filles dans les caves sombres de Tirana où s’exerce encore une vendetta sans merci. On s’ennuie ferme dans ce vagabondage sans vagues, plein de figures littéraires nordiques que l’on ne connaît pas et qu’Espedal donne à peine le temps d’apercevoir, puisque enfilant ce chapelet de déambulations mentales et physiques courtes, il est déjà ailleurs…. Il n’y a que lorsqu’il évoque les amours perdues et l’abandon sentimental que son écriture souvent scandée, psalmodiée traduit parfaitement cette obsession existentielle autant qu’universelle. Mis à part cette dimension sentimentale, sa langue a beau être « précise et organique« , ce qu’elle raconte ne nous touche pas. Et s’il évoque Joyce et Kafka, cite Borges, Thomas Mann, Proust ou Sylvia Plath, il est trop rarement capable de s’en approcher. L’ancien boxeur a certes un joli jeu de jambes, mais c’est le lecteur qui termine dans les cordes…

B.R.

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