DIGNE SUCCESSEURD’HARVEST MOON, STORY OF SEASONS FORCE LE JOUEUR À VIVRE AU RYTHME DES SAISONS. UNE SIMULATION FERMIÈRE LENTE, AUX AIRS DE PARENTHÈSE SALUTAIRE.

Story of Seasons

ÉDITÉ PAR MARVELOUS AQL ET DÉVELOPPÉ PAR XSEED GAMES, ÂGE: 3+, DISPONIBLE SUR NINTENDO 3DS.

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A priori antagonistes, vie rurale et gaming cultivent discrètement une relation étroite depuis de nombreuses années. Les joueurs rêvant de faire prospérer leurs propres lopins de terre digitale sont d’ailleurs plus nombreux qu’il n’y paraît. Si le phénomène Farm Ville a (heureusement) fini par imploser sur Facebook, le succès des Farming Simulator lui ne faiblit pas. La franchise (dont l’édition 2013 talonnait les ventes de Diablo 3 en France) réjouit les fans de simulation fermière sérieuse et technique. Une voie ultraréaliste à l’exact opposé de l’approche manga et choupi des Harvest Moon dont Story of Seasons est le fils spirituel.

Les Harvest Moon ne sont pas des hits occidentaux. Mais au Japon, ils claironnent comme des coqs sur des bottes de foin. Depuis 1996, une vingtaine d’épisodes étalés sur plusieurs générations de consoles sont ainsi sortis de terre. Marvelous compte parmi les studios ayant pris les rênes de la saga, notamment sur PSP et Wii. Ce retour à la terre les a visiblement marqués puisqu’à défaut de pouvoir légalement pondre un nouveau Harvest Moon, l’entreprise tokyoïte explore à nouveau les joies de l’agriculture sur Story of Seasons.

Le titre, qui souligne l’importance du cycle -désormais chaotique- de la nature, n’a pas été choisi au hasard puisque le temps qui passe dicte les actions du joueur. Citadin fraîchement installé à la campagne, ce dernier doit en effet scruter avec attention le calendrier local pour entre autres planter les bons légumes au bon moment. L’avatar qui a pour tâche de rénover et faire prospérer une ferme à l’abandon devra également veiller à aller se coucher tôt… sous peine de voir sa résistance physique diminuer le lendemain. Un point crucial puisque casser des pierres (pour obtenir des matériaux de construction), labourer un champ ou abattre des arbres se fait sous la menace d’une barre de vie diminuant plus ou moins rapidement selon son état de fatigue.

Cultiver son identité

Gambadant quelque part entre La Petite Maison dans la prairie, Animal Crossing et un Zelda oldschool, Harvest Moon détourne finalement avec talent les codes des actions RPG pour cultiver son identité. Comme dans un jeu de rôle, on feuillette ainsi plusieurs pages d’inventaires. Bêcher, arroser, semer, traire une vache ou brosser un cheval: chaque tâche demande de s’équiper du bon outil.

Rythmé par des fêtes de village, Story of Seasons et son implacable calendrier programment également des passages de commerçants à l’export à des dates précises. La dimension économique et la vente du fruit de son labeur y jouent d’ailleurs un rôle non négligeable puisque les prix varieront selon la demande tandis que la fidélité à certains commerçants sera récompensée par des remises. Auréolé d’un volet dédié à l’élevage et traversé de fermiers voisins aux personnalités aussi fortes qu’improbables (Georgio, le fermier glamour!), Story of Seasons s’impose sans peine comme une balade champêtre. Troquer le shotgun contre la bêche et le râteau? Le sort logique de tout guerrier…

MICHI-HIRO TAMAÏ

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