Fuki-no-tô

Retour à la terre pour Atsuko, qui après avoir épousé un citadin de Nagoya, part finalement s’installer avec ce dernier, journaliste, dans le village de ses ancêtres pour cultiver le bambou et devenir fermière comme son défunt paternel. Bon père et partenaire compréhensif, Mitsuo est un mari aimant qui eut une amante voici six ans, qu’il congédia dès l’annonce de la menace d’un divorce. Débordée par le travail, Atsuko place une annonce dans le magazine de son époux pour embaucher de l’aide. Se présente alors à elle la belle Fukiko, une ancienne camarade de classe dont elle fut très proche… D’une écriture simple, quasi atonale, qui évoque le manga psychologique en noir et blanc, Aki Shimazaki ( Le Poids des secrets) utilise la métaphore botanique, celle du fuki-no-tô aux tiges souterraines, pour mettre peu à peu à jour les aspirations de ses protagonistes, notamment celles d’Atsuko, amenée à débroussailler son existence. Observant les personnages qu’elle fait grandir, la romancière effleure, sans juger, l’approche globalisante et entière des sentiments de ses deux personnages féminins. Ce court récit, sorte de composition florale dépouillée, symbolisée par cette plante qui donne des fleurs soit mâles soit femelles, postule que l’on peut enterrer mais pas déraciner sa vraie… nature.

De Aki Shimazaki, éditions Actes Sud, 144 pages.

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