QUAND WHAT MAISIE KNEW, LE NOUVEAU FILM DE SCOTT MCGEHEE ET DAVID SIEGEL, EST PASSÉ AU CRIBLE DU REGARD DE CINQ ENFANTS DE DIX À DOUZE ANS…

Mercredi 27 novembre, 13 h 55. Ils sont une poignée d’enfants -Célia, Dalva, Salomé, Léo et Lucas- à piaffer devant l’entrée du Vendôme, cinéma bruxellois ayant gracieusement mis l’une de ses salles à disposition des Focus Kids. Au programme, en avant-première privée encore bien, What Maisie Knew, de David Siegel et Scott McGehee -présenté, pour le coup, à un panel de « grands » affichant entre dix et douze ans. A la question de savoir si le film leur était apparu destiné aux enfants de leur âge, Léo aura une réponse tout en nuances: « Plutôt pour les adultes. C’est pour les deux, autant pour les enfants que pour les adultes. Pour les enfants, cela montre un peu ce qui se passe dans la vie. Et pour les adultes, ils peuvent se mettre à la place des parents. »

Le film, dont aucun n’avait entendu parler auparavant, aborde une matière sensible, il est vrai, que Lucas résume en une formule simple: « C’est une petite fille qui vit la séparation de ses parents. » Proposition que chacun relèvera de détails plus ou moins nombreux, dont l’on ne révèlera pas la teneur, sous peine de déflorer trop avant le sujet. Tout au plus si, comme Dalva, l’on pourra encore préciser: « Ses parents se séparent, et elle se retrouve avec son beau-père et sa belle-mère parce qu’aucun de ses deux parents ne sait s’occuper d’elle. » Le scénario adopte une ligne sinueuse, en effet, redistribuant les rôles parentaux au gré d’un processus de décomposition/recomposition familiale inusité, et parfois « un peu compliqué », de l’avis de certains. Pas de quoi, toutefois, entamer la crédibilité du propos: « J’ai trouvé le film bien parce que cela montre comment ça se passe, la réaction de l’enfant quand son papa et sa maman se remarient, et d’autres choses. Même si tes parents ne sont pas séparés, tu peux voir comment cela pourrait se passer », évalue Salomé, là où Léo évoque « une histoire bien écrite », et s’appuyant sur une bonne idée, Dalva concluant à un film « intéressant ».

Quant à Célia, quoiqu’ayant elle aussi trouvé l’histoire crédible, elle apporte toutefois un bémol à ce constat: « Ce qui est dommage, c’est qu’avec les sous-titres, c’est un peu moins crédible. Dans la vraie vie, il n’y a pas de sous-titres en dessous quand on parle… » Que l’on ne s’y trompe pas, la version originale a toutefois leurs faveurs: « Je préfère, parce qu’on entend les vraies voix des acteurs », relève Lucas; « j’aime bien. Parfois, cela va vite, mais on comprend toujours », observe Salomé; « je préfère, le doublage c’est moche. Ce n’est pas la voix. Et parfois les lèvres bougent, et les gens ne parlent pas », souligne Dalva, à quoi Célia renchérit: « Ou le son vient plus tard… » Mais si le film fonctionne à leurs yeux, c’est encore, évidemment, par la grâce de ses acteurs, d’un naturel désarmant. Plus encore que par les Julianne Moore, Steve Coogan ou autre Alexander Skarsgård qui leur étaient inconnus, les enfants s’avouent dans un bel ensemble emballés par la prestation d’Onata Aprile, l’épatante Maisie –« elle joue bien, surtout qu’elle est petite », dira Léo; « on ne sait pas dire son âge, si elle a plutôt dans les sept ou dans les dix ans », ajoutera Lucas, écho à cette surprenante « maturité » épinglée par leurs trois jeunes consoeurs.

Un autre genre de film

Envisagé à travers son regard, What Maisie Knew brasse des sentiments multiples, drame adoptant des nuances diverses –« c’était chouette, mais un peu triste par moments, l’histoire était un peu déprimante », relève Lucas. « J’ai été émue, cela m’a touchée », apprécie Salomé, dont le « Oh oui » à la question de savoir si le film lui avait parlé vaut mieux que de longs discours. « L’histoire est triste en soi, de voir les parents de la petite fille se disputer tout le temps. Mais sinon c’était chouette », de l’avis de Célia, qui évoque un film « émouvant », elle aussi. Tous, en outre, auront eu le plaisir de sortir des sentiers cinématographiques généralement réservés aux kids. « Ça nous a fait découvrir un autre genre de cinéma », soulignent de concert Léo et Lucas, plutôt habitués aux films d’action ou aux comédies françaises, tandis que Salomé restait sur 9 mois ferme d’Albert Dupontel (« Je n’aime plus trop les dessins animés », précisera-t-elle), Dalva sur L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet de Jean-Pierre Jeunet (« C’est mon papa qui choisit », rira-t-elle, avant de préciser avoir beaucoup aimé), Célia, plutôt DVD, ayant pour sa part apprécié dernièrement Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Et Léo d’encore préciser: « Les films (parlant d’histoire de divorces) sont rares. Peut-être parce que ce n’est pas un sujet qui intéresse les gens. On a peut-être peur de tourner un film comme celui-ci et qu’il ne marche pas. » Voire toutefois, à en juger par l’appréciation largement positive de ces critiques d’un jour, sortis ravis de la projection. Et qui, à la question « conseilleriez-vous ce film à vos ami(e)s » répondront par un « oui » ne souffrant guère de contestation. Enfants ou parents qui nous lisez, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

J.F.PL.

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