« Everything Not Saved Will Be Lost – Part 1 »

Les Anglais de Foals font partie d’une espèce en voie de disparition: celle des groupes rock à large spectre, indie par vocation, mainstream par dévotion, à l’instar par exemple des Arctic Monkeys ou d’Arcade Fire. Après des débuts obliques ( Antidotes, 2008) qui les ont raccrochés au train math-rock, ils ont ainsi réussi à élargir petit à petit leur audience. Avec l’album Holy Fire, en particulier, la formation d’Oxford menée par Yannis Philippakis laissait tomber ses dernières réticences et assumait le caractère conquérant de sa musique. Quitte à ce que cette cavalcade ressemble parfois à une fuite en avant: en 2015, What Went Down, leur quatrième album en sept ans, donnait un peu trop l’impression de forcer le trait. Dans la foulée, Foals dut d’ailleurs enregistrer le départ de son bassiste. L’occasion de se remettre en cause? Plutôt de recharger les batteries. L’attaque restant la meilleure défense, les Anglais ont en effet décidé de revenir non pas avec un, mais bien deux albums. Avant un second volet prévu pour l’automne, Everything Not Saved Will Be Lost Part 1 est tout sauf un retour en catimini. Offensif, il ne renouvelle pas forcément le son du groupe, calé sur des rails. Mais il lui redonne une variété et surtout une crédibilité, comme porté par une nouvelle énergie -à l’image d’un morceau comme Syrups, accélérant à mi-parcours. Juste avant, In Degrees est l’hymne dance-rock FM calibré pour les festivals, sorte de successeur à My Number, tandis que Cafe d’Athens et son vibraphone rappellent que Foals peut aussi s’offrir, à l’occasion, quelques détours bienvenus. Bien joué.

Distribué par Warner. En concert le 12/05 à l’Ancienne Belgique, Bruxelles.

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