Florist

« Emily Alone »

On a tendance à l’oublier avec l’invraisemblable accessibilité offerte par Internet, la course perpétuelle aux nouvelles têtes et la consommation effrénée: la fraîcheur de la jeunesse est un atout, mais il faut laisser aux musiciens le temps de grandir. La possibilité de se chercher, de se trouver et de développer artistiquement leur projet. Emily Alone est le troisième album de Florist et aussi de loin le plus marquant. Le titre de son disque dit tout. Emily A. Sprague est désormais seule à la barre. La Californienne d’adoption (qui crée par ailleurs sous son nom des paysages sonores ambient) a transformé son trio Florist en escapade solitaire et réceptacle de ses aspirations folk. Une guitare, une voix, un piano parfois et quelques chants d’oiseaux discrètement passés par la fenêtre… L’indie lo-fi a fait place au dépouillement boisé. Songwriter et sound designer originaire des Catskill Mountains mais installée à Los Angeles, Emily A. Sprague (dont un morceau a été utilisé dans le film Homecoming, sur le concert de Beyoncé à Coachella) avait enregistré une partie de son premier album seule dans sa chambre après son accident de vélo dans l’Upper East Side new-yorkais (elle avait été renversée par un bus). Le dernier extrait ( Red Bird) de son successeur était la démo d’une chanson envoyée à sa mère quelques jours avant sa mort… Tout en douceur et intimité, Emily Alone se pose des questions et cherche des réponses. Essaie de s’échapper. De s’envoler même. Sur Shadow Bloom, la jeune femme de 25 ans imagine comment elle passerait ses derniers jours sur terre si elle savait quand et comment tout ça se terminera. C’est bien là toute la beauté de l’existence, même dans sa cruauté. Son hallucinante imprévisibilité. La surprise de la découverte devrait vous combler.

Florist

FOLK. Distribué par Double Double Whammy.

8

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