Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

La vie des festivals est tout sauf un long fleuve tranquille. Une série de défections en est la preuve. Les effets de la crise financière?

Que réserve l’été des festivals? Difficile évidemment de déjà se faire une idée. N’empêche: certaines annonces récentes sèment le doute. Et si le secteur commençait à sentir les effets de la crise financière? En 2009, le Riff’n’Bips a pris un bouillon, tandis que le Bucolique à Ferrières a avoué finir l’année dans les cordes. Le PacRock à Pont-à-Celles fera lui carrément l’impasse sur l’édition 2010, tout comme le Polsslag à Hasselt. Le premier invoque la restructuration de l’équipe, le second parle d’un problème d’agenda, combiné avec la préparation des 25 ans du Pukkelpop… Soit.

La recherche de sponsors ne serait-elle pourtant pas devenue sport de haute voltige depuis la dérouille financière? « Jusqu’à présent, nous n’avons pas connu de gros problèmes, explique Fabrice Lamproye, des Ardentes à Liège. Mais on ne fanfaronne pas. On sait qu’il faut rester prudent. » Même son de cloche du côté de Dour. Alex Stevens: « Les contrats courent souvent sur plusieurs années. Un gros sponsor auto nous a bien quittés, mais comme il l’a fait avec tous les autres festivals dont il était partenaire, en préférant investir dans le sport. En fait, le plus gros souci est ailleurs. Il est plutôt dans le cachet des artistes qui atteignent des sommets. » La véritable explication de la récente série de déconvenues? « C’est comme quand un couple se sépare: il n’y a jamais une seule raison. Cela peut être un problème de dates, d’organisation, de promotion… Peut-être qu’à un moment, l’offre devient trop abondante aussi: pourquoi se rendre à tel festival qui propose la même affiche qu’un autre 50 km plus loin. Si les soirées Format T fonctionnent par exemple, c’est parce qu’elles ont réussi à imposer un profil très clair, unique. » A l’image du festival Lasemo, au credo développement durable clairement identifié. Son organisateur Samuel Chappel: « De par nos valeurs et notre esprit, on est plutôt à l’abri, en effet. On ne travaille pas avec de gros sponsors, par exemple. On préfère privilégier les petits producteurs locaux. Le Lasemo est un des seuls aussi à avoir connu une progression en termes de fréquentation. L’intérêt semble là, on a l’impression que quelque chose se passe autour du festival. J’espère en tout cas! » Rendez-vous en juillet pour le vérifier.

festival de dour

Laurent Hoebrechts

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content