CAREY MULLIGAN INCARNE AVEC FORCE BATHSHEBA EVERDENE, L’HÉROÏNE EMBLÉMATIQUE DE THOMAS HARDY.

Carey Mulligan avait tout juste 20 ans lorsqu’elle débuta au cinéma sous des auspices on ne peut plus favorables, encadrée notamment de Keira Knightley et Rosamund Pike dans le Pride and Prejudice de Joe Wright. Entamé en 2005 sous l’égide de Jane Austen, son parcours se poursuit ces jours-ci sous le signe de Thomas Hardy, puisqu’elle campe, devant la caméra de Thomas Vinterberg, Bathsheba Everdene, l’héroïne de Far from the Madding Crowd. Une jeune femme au fort tempérament ayant inspiré une descendance nombreuse, de Scarlett O’Hara, dans Autant en emporte le vent, à… Katniss Everdeen, dans The Hunger Games, et qu’elle incarne avec un mélange d’autorité, d’esprit et de fragilité. « Carey est Bathsheba », dit à son sujet le réalisateur, et sa composition a la force de l’évidence, en effet, qui vient s’ajouter à un chapelet de rôles mémorables, la comédienne ayant délicatement imprimé sa marque sur les An Education, Never Let Me Go, Drive, Shame, Gatsby et autre Inside Llewyn Davis.

« Bathsheba est à mes yeux une féministe avant l’heure, même si elle ne se reconnaîtrait sans doute pas comme telle, évalue-t-elle, alors qu’on l’interroge sur sa proximité avec le personnage. En tant que femme moderne, je désire jouer des rôles féminins forts. Et ne serait-ce que de ce point de vue, elle ne pouvait que m’attirer. De tels personnages ne se présentent pas si souvent. Voilà une femme dont les décisions ne tournent pas autour du fait de se marier ou d’avoir des enfants: elle veut construire quelque chose qui lui appartienne, et trouver sa propre voie avant de laisser quelqu’un entrer dans sa vie. Je trouvais cela stimulant: le simple fait que cette histoire débute sur une femme déclinant une proposition de mariage est tellement rare dans la littérature anglaise et en dit déjà tellement… » Ou comment poser, aussi, la modernité de Thomas Hardy, dont la littérature, et les sentiments qu’elle convoque, semblent traverser les époques.

Carey Mulligan elle aussi n’arrête plus de voyager dans le temps, elle que l’on retrouvera prochainement aux côtés de Meryl Streep dans Suffragette, un film de Sarah Gavron s’attachant au mouvement féministe qui lutta pour le droit de vote des femmes au Royaume-Uni, au début du XXe siècle. « Maintenant que j’ai le choix, je suis ravie de pouvoir jouer ce genre de rôles. Il est important que des personnages féminins forts soient représentés honnêtement, et que des femmes plus jeunes puissent y trouver une inspiration. L’histoire des suffragettes, et de ce qu’elles ont accompli en Angleterre est extraordinaire. Mais bien que 100 ans se soient écoulés, elle n’avait jamais été racontée, ce qui est tout bonnement inouï si l’on considère qu’il suffit désormais qu’un sujet soit aux infos pour qu’Hollywood en tire un scénario dans la semaine. Mais alors que l’on touche là à des droits fondamentaux, et que des femmes sont mortes, ont été torturées, abusées ou emprisonnées pour ce combat, il ne s’était encore trouvé personne pour en relater fidèlement l’histoire, sauf dans des documentaires. Je considère comme un privilège de pouvoir en être. J’aspire à voir plus de personnages comme ceux-là à l’écran. » Et nous donc…

J.F. PL.

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