INTO THE WILD – APRÈS UN ZOMBIU ROUGE ÉCARLATE SUR WIIU, UBISOFT CONFIRME SA MAÎTRISE DES FPS AVEC FAR CRY 3. MIEUX, L’ÉDITEUR LÂCHE L’OPEN WORLDLE PLUS MARQUANT DE L’ANNÉE.

ÉDITÉ PAR UBISOFT ET DÉVELOPPÉ PAR UBISOFT MONTRÉAL, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 (VERSION TESTÉE) ET XBOX 360.

Pas facile de reproduire le miracle Grand Theft Auto. En 1994, Far Cry livrait pourtant avec talent sa réinterprétation de l’open world en changeant de vue pour glisser de la troisième à la première personne. Planté sur une île paradisiaque, le FPS gorgé d’expériences génétiques dégénérées déménageait ensuite en Afrique, il y a quatre ans. Far Cry 3 retourne finalement dans des eaux turquoises pour une virée démente sur les îles Rook. Un saut en parachute, un groupe d’amis et leur kidnapping par des pirates locaux: le cliché gicle. D’autant que Jason Brody, le héros du jeu, ressemble à un touriste US limite « douchebag ».

Comme pour mieux dérouter le joueur, cette entrée en matière digne d’un film d’action de série B est heureusement trompeuse. En témoignent le scénario ciselé, les choix moraux et la galerie de seconds rôles pittoresques et marquants (voir page 26) qui hantent les recoins de cette île schizophrène et lunatique. Ralliant la cause des locaux qui combattent également les bad guys ayant pris ses amis en otage, Brody explore ici, librement, un atoll d’une densité époustouflante.

Sa superficie déploie deux grosses îles entourées d’une myriade d’îlots. A cette horizontalité peuplée d’animaux sauvages viennent s’ajouter des cavernes douteuses et des eaux vivantes. Coraux, plantes multicolores et crocs acérés (de requins) tapissent les fonds marins tandis que l’eau boueuse des rivières tropicales colle à la peau. Edenté de montagnes abruptes se prêtant à des déplacements en deltaplane, Far Cry 3 parvient en fait à mettre GTA au vert.

Le son ou la vie

Des pirates se charcutent au détour d’un sentier. Des patrouilleurs en Jeep veillent au grain. Des tigres cherchent un casse-croûte. Le tout à éviter en restant (toujours) attentif aux sons environnants. L’île crache sa propre vie: Ubisoft atteint la maestria immersive de Rockstar. Assombri par des textures à la ramasse et un clipping trisomique (sur PS3), Far Cry 3 n’oublie pas de déployer un gameplay d’une profondeur vertigineuse.

Entre protection d’un ami au fusil sniper et défense de position contre des vagues successives d’ennemis, on craignait le pillage de clichés FPS. Là encore, passer outre ces gimmicks de consommation courante paye. Au-delà de certains moments épiques où l’on brûlera des champs entiers de cannabis au lance-flamme, la multiplicité d’approches happe. Parmi la pléthore de véhicules pilotables, on pourra ainsi choisir un hors-bord muni d’une mitrailleuse lourde pour canarder à tout-va et ainsi opter pour une attaque frontale.

Les discrets se faufileront dans le dos des ennemis pour les poignarder un à un. Le tout aidé de tags à poser sur chaque mercenaire avec un APN pour suivre leurs déplacements en transparence en évitant d’être repéré. Déroulant une palette d’ennemis variée allant du sniper au fou de corps à corps, Far Cry 3 propose des objectifs secondaires solides pour reprendre peu à peu possession de l’île. Son écosystème demande en outre de chasser certaines bêtes sauvages (parfois difficiles à trouver) pour améliorer son équipement. La nature, y a que ça de vrai.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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