Esperanza Spalding

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« Songwrights Apothecary Lab »

Le genre, annoncé ici en surtitre, flirte donc avec la soul music, la voix afro-américaine et parfois crooneuse d’Esperanza touchant aussi au jazz matriciel. Formule qui s’épanouit idéalement dans les sept minutes virtuoses et organiques de Formwela 3. Titre commun aux treize morceaux, seul le chiffre d’appellation changeant. Mais  » musique de l’âme » est nettement à prendre plutôt au premier degré puisque la chanteuse et multi-instrumentiste US a sciemment voulu réaliser un disque post-(?)pandémie. Pas seulement dans le recyclage des émotions au temps du corona, mais de façon plus… scientifique. Spalding a donc emmené son chant et sa contrebasse en visite chez des thérapeutes musicaux et des neuroscientifiques. Écrivant alors des textes qui interrogent le sens de la solitude forcée, de l’isolement obligé, de la douleur intime. La façon d’habiller les chansons et de leur donner une intention curative varie énormément: puisqu’entre Formwela 4 –folk de haute tenue- et l’exploration quasi- voix primale du numéro 7 se glissent des mondes atmosphériques. On avoue un faible pour les deux premiers morceaux, qui rappellent la voix très haut perchée et les couches vocales du Brésilien Milton Nascimento comme l’élégiaque sonorité d’Alice Coltrane. Formant une expérience, unique et intense, six mois à peine après la parution de Triangle, déjà marqué par la méditation et les pratiques de guérison. Vivement une rencontre.

Esperanza Spalding

Distribué par Universal.

8

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