Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Bienvenue au club

DOCUMENTAIRE DE DIMITRI PAILHE.

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Fini ou presque, les rêves héroïques de devenir pompier et les envies aventurières de grandir pilote d’avion. Il a beau travailler à toute heure et par tous les temps. Sur la plage, sous les ponts, dans des piscines, des hangars et des musées… Aujourd’hui, un enfant sur trois veut devenir DJ. Comment une musique à la réputation sulfureuse, un mouvement longtemps méconnu et méprisé, sont-ils devenus l’une des dernières grandes révolutions culturelles de nos sociétés? C’est ce que tente d’expliquer en 52 minutes Dimitri Pailhe, réalisateur français du documentaire Bienvenue au club. En une petite heure d’un docu rythmé, Pailhe raconte succinctement 25 ans de musique électroniques. L’Europe qui, en 1987, découvre la house née dans le ghetto de Chicago, la Belgique et R&S Records qui créent la new beat, les trois mousquetaires (Juan Atkins, Kevin Saunderson, Derrick May et Jeff Mills) qui inventent la techno dans la banlieue de Detroit. Puis aussi en vrac, le premier morceau estampillé techno à entrer dans les hit-parades mondiaux (Big Fun d’Inner City), l’avènement des raves, la musique sans visage d’Underground Resistance, le Criminal Justice Bill qui dès 1994 en Angleterre interdit tout rassemblement de plus de dix personnes autour d’une musique répétitive, l’électro clash, la French touch ou encore la techno minimale… Touffu, à coups d’images d’archives et à grands renforts d’interviews (Laurent Garnier et Mike Pickering qui relatent leur rencontre à l’Haçienda, les gens de chez Kompakt à Cologne qui retracent leur ascension ou encore Miss Kittin, The Hacker, Brodinski, Ellen Allien, Boys Noize, Pedro Winter), Bienvenue au Club remplit son cahier des charges sans le côté savoureux, drôle et jubilatoire de The Sound of Belgium

Si pendant ce dernier week-end de juillet intitulé Love, peace and ecstasy, Arte fait le tour de la planète électronique (« parce qu’un DJ qui met un bon disque, c’est un peu comme un footballeur qui marque un but »), c’est à toutes les années 90, la dernière décennie à inventer musicalement selon Simon Reynolds, que la chaîne franco-allemande consacre son été. A travers des films (Basic Instinct, Good Bye, Lenin!), des concerts (le tribute à Freddie Mercury et plus tard la trilogie de The Cure), une série documentaire sur la mode, des portraits de Kurt Cobain et de River Phoenix, des focus sur la culture alternative, le hip-hop et la Britpop… End of a century.

JULIEN BROQUET

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