En attendant Dogo

Étienne, dit Dogo, a disparu. Le Parisien trentenaire, célibataire et solitaire n’a plus donné signe de vie depuis six mois. Sa soeur Simone décide donc de partir à sa recherche et se plonge dès lors dans les débuts de romans, toujours inachevés, que son frère avait l’habitude d’écrire. Simone va y trouver de quoi remonter la piste… et traverser une France rance au bord de la folie et de l’autodestruction, dans laquelle les villages deviennent autonomes, où les cons ont chopé le melon et où une élection présidentielle se prépare dans la plus grand indifférence. France dans laquelle, aussi, une troupe de marionnettistes s’avèrent être des terroristes anarchistes non dénués d’humour et d’érudition, comme l’auteur de ce livre faussement foutraque, a priori déconstruit, et au final absolument jubilatoire, malgré le désespoir qui suinte de ses décors. Trente ans désormais que Jean-Bernard Pouy, le lettré le plus déconneur de la littérature noire et française, distille son anarchisme et sa critique féroce de la société dans des romans qui n’ont de noir que l’étiquette qu’on leur colle. Mais entre jeux de mots, contraintes et références, Pouy ne confond jamais gravité et esprit de sérieux, qu’il fuit comme la peste.

De Jean-Bernard Pouy, éditions Gallimard/La Noire, 208 pages.

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