El mesias

DE M. BELLIDO ET W. MANNAERT, ÉDITIONS VIDE COCAGNE, 286 PAGES.

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Avec la crise de 2008, la vie est devenue assez difficile en Espagne. Comme dans toutes ces situations critiques, ceux qui s’en étaient mis plein les poches se retrouvent ruinés. C’est ce qui arrive à Jésus, promoteur de son état, qui vient de tout perdre à cause de l’éclatement de la bulle immobilière. Il laisse derrière lui une ville fantôme, peuplée de milliers d’appartements vides ou d’autres à l’état de squelette. Dans sa fuite, il entend parler d’une petite ville d’Andalousie gérée entièrement par les habitants, où le maire et les élus locaux ne sont pas rémunérés pour leur travail et où posséder sa maison est un droit et non un pacte avec une banque! Intrigué, notre homme décide d’aller y jeter un coup d’oeil. Et c’est très humblement qu’il va rentrer comme chauffeur au service de son homonyme Jésus, le charismatique maire de Marinaleda. Ce dernier, communiste, pacifiste et athée, gère une commune sans loi ni police, où les terrains de sport et la piscine sont gratuits. Mais tout n’y est pas rose; chacun y va de sa revendication et tout le monde magouille pour arriver à ses fins. La solution viendra peut-être d’un personnage qu’on n’attendait plus… Cette fable politique un peu bordélique -et longuette par moments- nous est contée par Mark Bellido, scénariste et personnage du très beau Salto, dernier album de Judith Vanistendael. Il s’est joint cette fois les services d’un autre Flamand pour le dessin, Wauter Mannaert. Malgré les remarques précitées, nos deux compères croquent une galerie de personnages hauts en couleur qui en prennent tous pour leur grade, nous rappelant le vieil adage qui veut que l’habit ne fait pas le moine. Notons également un final mené tambour battant!

C.B.

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