Duel de faussaires

DE BRADFORD MORROW, ÉDITIONS SEUIL POLICIERS, TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) PAR PHILIPPE LOUBAT-DELRANC, 256 PAGES.

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« On ne retrouva jamais ses mains. » Bradford Morrow, dont c’est ici le deuxième roman traduit en français, a le sens de l’incipit, même s’il exprime mal la manière très feutrée dont son Duel de faussaires va se dérouler. Mais, de fait, on ne retrouvera jamais les mains d’Adam Diehl, collectionneur de livres rares, assassiné chez lui, entouré de volumes précieux déchiquetés et jonchant le sol. Qui a commis un tel crime, et surtout pourquoi? Son beau-frère, le narrateur, a bien une idée car, « voyez-vous, comme Adam, j’ai moi-même été un faussaire. Sans conteste, et j’irais jusqu’à dire sans honte et sans fausse modestie, un faussaire authentique ». Un faussaire de génie, spécialisé dans les notes manuscrites et la calligraphie d’auteurs comme Faulkner ou Conan Doyle, et bientôt lui-même victime d’un maître-chanteur qui va le faire replonger. Parce qu’il n’a pas le choix, ou parce qu’il a pire à cacher? Si poser la question, c’est un peu y répondre, on ne peut que conseiller ce thriller de bibliophiles à tous ceux qui aiment les polars un peu désuets sentant bon le vieux papier. Une odeur déjà humée chez Lawrence Block et son personnage de libraire-cambrioleur Bernie Rhodenbarr, et que l’on découvre chez cet auteur de 65 ans jusqu’ici peu traduit. Dommage: le bougre a de la classe, là où d’autres n’ont qu’esbroufe et violence.

O.V.V.

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